Le petit Köchel : Grandes ambitions
Scène

Le petit Köchel : Grandes ambitions

Le répit n’était pas à l’horaire estival de Gabrielle Boucher, qui a profité de la chaleur accablante pour affûter ses armes en tant que metteure en scène. État d’un pari risqué.

Le théâtre d’été et sa relecture du vaudeville, très peu pour Gabrielle Boucher. Désireuse de maîtriser les rouages de la mise en scène, l’étudiante à l’Université d’Ottawa a implanté dans son institution la formule "laboratoire", bien huilée et particulièrement répandue dans les milieux théâtraux ottavien et gatinois.

Boucher s’avance: "Un laboratoire permet de présenter un produit qui n’est pas nécessairement abouti, qui comporte des zones grises. Je serai peut-être moins fidèle au texte que ne l’aurait espéré l’auteur, mais j’aurai eu le mérite d’avoir pris des risques!" Financé par Boucher (qui est également responsable, ici, des éclairages et de la direction de production, pour ne pointer que vers deux des chapeaux qu’elle porte) et ses acolytes, le projet respire une liberté qui n’est pas sans rappeler le format priorisé.

Le petit Köchel, de Normand Chaurette, sert de colonne vertébrale à ce laboratoire dans lequel Boucher dirige Julie Grethen, Lauriane Lehouillier, Frédérique Thérien et Chloé Tremblay. Les quatre interprètes incarnent deux couples de soeurs: deux chanteuses et deux musicologues qui en gèrent la carrière. Isolées dans une demeure, ces femmes sont tour à tour appelées à négocier les termes du suicide de leur fils, qui exigera que soit éternellement rejoué le récit de sa pendaison. Si les femmes qui recréent la scène ne sont pas celles qui l’ont vécue, elles seront rapidement absorbées dans leur propre théâtre.

L’absurdité du propos n’a pas effrayé Boucher, dont la fascination pour le texte de Chaurette a été immédiate. "Ma première exposition au texte a suscité un questionnement, un désir de recherche. Je l’ai relu à de multiples reprises et ai finalement décidé de m’y atteler", se remémore Boucher.

"Dans Le petit Köchel, un esprit exige que l’on commémore sa mort à travers le média du théâtre. Or, le théâtre en soi est un rituel; les spectateurs se positionnent devant les comédiens pour se faire raconter une histoire", mentionne Boucher, visiblement intéressée par la fusion de la forme et du fond qu’impose le texte de Chaurette.

Du 29 août au 1er septembre à 20h
Au studio Léonard-Beaulne du Département de théâtre de l’Université d’Ottawa