RC2012 Arts de la scène : Condensé de saison
Le menu arts de la scène de l’automne qui débute, conçu pour les spectateurs qui ont de l’appétit, déborde du cadre alloué à ce survol. Dévorons-le sans cérémonie.
Chaque parcelle de La Nouvelle Scène sera utilisée au courant des quatre prochains mois, la saison ayant été comprimée en vue des rénovations qui perturberont dès 2013 le lieu de diffusion. Le Théâtre du Trillium ouvrira le bal avec Déluge, une nouvelle création d’Anne-Marie White. Mis en scène en collaboration avec Pierre Antoine Lafon Simard, ce deuxième volet d’une trilogie entamée avec Écume promet une écriture aux antipodes de son prédécesseur. L’équipe de création, composée de grosses pointures, inspire certainement confiance.
Élaborée par Louise Naubert et Claude Guilmain, la pièce partiellement dansée L’implorante, vue lors de l’édition 2011 de la biennale Zones théâtrales, revivra en octobre. Quelques semaines plus tard, Jean Stéphane Roy, qui servait Michel Tremblay quotidiennement au café où il bossait jadis, mettra en scène Albertine en cinq temps. Une invitation pour la première a été envoyée à l’auteur, qui, contrairement à ses habitudes, l’aurait acceptée volontiers. ABC Démolition, de Michel Ouellette, est également à l’horaire. L’intrigue gravite autour d’une enseignante du nord de l’Ontario qui, pour empêcher la destruction de l’école où elle travaille, revêtira une ceinture de dynamite.
Du côté du Centre national des Arts, le Théâtre français propose deux cabarets: Jusqu’où te mènera ta langue?, découlant du Festival du Jamais Lu, et Poésie, sandwichs et autres soirs qui penchent, délirant happening dans lequel la presque totalité du bottin de l’Union des artistes s’éclate sous la direction de Loui Mauffette. Zesty Gopher s’est fait écraser par un frigo, écrite par Tomson Highway et mise en scène par Geneviève Pineault, ainsi qu’Invention du chauffage central en Nouvelle-France, du tandem Alexis Martin-Daniel Brière, se profilent comme des temps forts de la saison – et pas simplement en raison de leur titre insolite.
L’Opéra Lyra présentera La bohème en septembre et Cinderella en novembre (sur la rive est du canal Rideau, à la Cour des arts). Quant à la division danse du CNA, elle accueillera successivement Marie, une relecture de la vie de Marie-Antoinette signée par le Houston Ballet, Sem Mim et Ìmã, de la troupe brésilienne Grupo Corpo, et le tonitruant Political Mother, de la sensation Hofesh Shechter.
Finalement, le Centre des arts Shenkman sera l’hôte des Variations énigmatiques d’Eric-Emmanuel Schmitt. La présente version, mettant en vedette Emmanuel Bédard et Vincent Champoux, a fait un carton à Québec.
Sur les planches gatinoises
Au Théâtre de l’Île, on mise sur un projet d’envergure: une relecture de l’oeuvre de Félix Leclerc, adéquatement intitulée Le tour de l’île. L’aventure Mademoiselle de Paris ayant été convaincante la saison dernière, l’institution semble déterminée à surfer sur la vague du théâtre musical. Sylvie Dufour est à la barre de la production. Kira Ehlers mettra en scène la pièce communautaire Sous-sol à louer, qui tiendra l’affiche de la fin octobre au début décembre.
C’est, en conclusion, à la Salle Odyssée que Denis Marleau présentera en novembre sa vision des Femmes savantes de Molière, produite par le Théâtre du Nouveau Monde.