Félicité : Les limites du récit
Scène

Félicité : Les limites du récit

Dans l’espace aseptisé d’un Walmart, les employés s’appliquent à nous raconter la vie de Céline, faisant un appel judicieux aux images qu’ont stockées en nous trop d’heures de grande écoute. C’est franchement drôle, et le jeu mesuré des comédiens y est pour quelque chose. Puis l’univers se tord. De merveilleux, le récit de Félicité bascule avec brio dans l’horreur, une horreur littéralement indicible. Le rire devient jaune, le malaise, évident. S’ensuit un nouveau basculement, cette fois dans une folie qui déplace les limites de la réalité: un délire éprouvant qui, s’il finit par nous laisser extérieurs à la représentation, pose néanmoins la question nécessaire des déficiences de notre actuel rapport au monde, dans le perpétuel truchement des médias. Jusqu’au 13 octobre à la Bordée.