Stéphane Bellavance / La chasse-galerie : Dégénérations
Stéphane Bellavance actualise les contes de Louis Fréchette dans une nouvelle adaptation théâtrale de La chasse-galerie.
Bien que flatté d’avoir été approché directement par les Productions Kléos, c’est en retournant aux écrits de Louis Fréchette, une figure de proue de la littérature québécoise qui aurait été remisée selon l’homme de théâtre, que le metteur en scène, animateur et comédien bien connu des plus jeunes Stéphane Bellavance a accepté de mener la barque de La chasse-galerie. "C’est en lisant son oeuvre que j’ai réalisé à quel point nous avions oublié ce pan de notre histoire qui fait pourtant partie de ce que nous sommes aujourd’hui. D’où la pertinence de faire redécouvrir ces contes", explique Bellavance. "Sauf certains qui ont eu à faire des devoirs sur ces contes dans leur jeunesse, peu de gens connaissent l’oeuvre de ce grand auteur. Tu sais, Louis Fréchette a rencontré Victor Hugo. Ce n’est pas un ti-cul au fond des bois qui a écrit deux, trois lignes. C’est un auteur important qu’on a complètement oublié et qui a mis sur papier des décennies de tradition orale."
Comme si ce n’était pas assez, le metteur en scène compte aussi sur les mots d’un autre auteur de talent pour signer cette adaptation théâtrale des contes de Fréchette: Victor-Lévy Beaulieu. "Je te dis que le jour où j’ai trafiqué une ligne du show, j’ai mis un X sur mon calendrier. "Aujourd’hui, j’ai retouché une ligne de VLB." Je me trouvais pas mal hot!"
Une histoire de famille
La présence du rappeur Biz, un descendant de Fréchette, qui interprétera sur scène le fameux conteur Jos Violon aux côtés de son amoureuse, la comédienne et productrice Marie-Anne Alepin, à l’origine du projet, renforce aussi ce désir de ramener cette tradition orale au goût du jour. Ainsi, des générations plus tard, les interprétations derrière ces histoires de canots volants et de démons danseurs se prêtent bien aux tracas de la modernité, selon le metteur en scène. "Ces contes servaient à affronter nos peurs. Notamment, notre peur de la religion et des conséquences lorsqu’on ne la respecte pas. On vit toujours ces peurs de nos jours; bien que le clergé ne soit plus en position de nous dire quoi faire, d’autres choses l’ont remplacé. Rendu là, chacun se fait sa propre histoire, chacun se représente la bête à grand’queue qu’il combat. Mais tout ça relève du domaine de la métaphore. Y a pas de iPhone 5 dans le show!"
Du 26 septembre au 26 octobre
Au Théâtre Denise-Pelletier