Union libre : À voir au Centre d’art de Richmond
Son personnage de scène, névrosé au possible, sculpte des faucons, angoisse à l’idée que ses bananes mûrissent trop vite et se chicane, question de faire bonne mesure, avec son voyeur de lézard nommé Claude. À cause de sa voix toujours sur le point de craquer, François Bellefeuille pourrait passer pour le frère roux du Denis Drolet méchant, bien que son univers absurde repose davantage sur le récit surréaliste que sur les délires éthérés qui ont fait la réputation des bruns comiques. Mais rassurez-vous: l’énergumène passif-agressif qu’incarne la révélation Juste pour rire 2010 et la découverte de l’année du plus récent Gala Les Olivier n’a rien à voir avec l’homme équilibré qui, il y a encore quelques années, gagnait sa croûte comme vétérinaire. Il existe bien deux François Bellefeuille. Ouf.
Dans le spectacle Union libre, de retour en Estrie pour quelques supplémentaires, Bellefeuille partage son temps de glace avec Simon Leblanc, plaisantin à lunettes aperçu pendant l’émission En route vers mon premier Gala Juste pour rire, beaucoup moins inquiétant que son étrange collègue, nous dit-on. Le jeune homme se laisserait même aller à quelques moments d’émotion. Probablement une des dernières occasions de voir ces deux humoristes dans un contexte intime avant qu’ils ne prennent chacun le chemin logique du one-man-show, ce qui ne devrait pas tarder, compte tenu de la popularité grandissante de l’homme qui murmurait à l’oreille des faucons. Le 29 septembre à 20h au Centre d’art de Richmond et le 5 octobre à 20h au Théâtre Granada.