Ginette Laurin : Du coeur au ventre
Scène

Ginette Laurin : Du coeur au ventre

Ginette Laurin place ses huit danseurs sur écoute dans Onde de choc, une oeuvre qui croise plusieurs champs d’exploration.

L’oeuvre de Ginette Laurin explore la dimension sonore du corps. En fond de scène, une immense caisse de résonance en guise de plancher fait retentir les sons produits par les mouvements des danseurs et traités en direct. Au-dessus, un espace visuel traduit en images les pulsations cardiaques des interprètes captées par des stéthoscopes avec micros sans fil. Onde de choc, c’est la façon dont certains dictionnaires médicaux parlent du pouls, et c’est autour de l’imagerie du coeur que s’articule la pièce.

"On prend plusieurs prétextes pour faire bouger les danseurs et on joue beaucoup sur l’extrême dans le battement cardiaque, commente la chorégraphe d’O Vertigo. Il y a donc des sections très physiques pour générer l’épuisement, mais aussi des moments où on joue plus sur le ressenti, la sensation, la vibration. Un coeur épuisé, ça bat vraiment fort, et au début, j’ai eu peur que ça sème la panique chez les danseurs. On a constaté qu’au contraire, c’est très apaisant. Ils retrouvent même un rythme cardiaque normal plus vite que d’habitude."

À l’instar de Passare, cette création s’appuie beaucoup sur la technologie. D’abord, par le traitement sonore de l’électroacousticien Martin Messier dont la création est agrémentée de transitions lyriques écrites par le compositeur britannique Michael Nyman. Ensuite, par la lumière qui joue un rôle primordial et que Martin Labrecque fait devenir image. "Les lumières réagissent aux sons captés par les micros et un nouveau système de console d’éclairages nous permet de dessiner de façon très subtile toutes sortes de courbes lumineuses, de vibrations, de scintillements ou de résonances normalement très compliquées à programmer, indique Laurin. C’est très intéressant parce que ça ajoute une couche à la richesse sonore."

Onde de choc est une façon de creuser plus avant le mystère de la face cachée du danseur que Laurin a commencé à scruter en 1997 avec En dedans. De quoi satisfaire les aficionados et les simples curieux.

Le 10 octobre à 20h
Au Théâtre Centennial
Causerie avant-spectacle à 19h15 dans le foyer du théâtre