Fabien Cloutier / Cranbourne : Monologue mal léché
Scène

Fabien Cloutier / Cranbourne : Monologue mal léché

"L’chum à Chabot", alias Fabien Cloutier, nous revient avec Cranbourne, où les vulgarités se déploient à l’abri de toute  caricature.

On l’avait découvert dans Scotstown. "L’chum à Chabot" brossait alors à travers sacres et langage cru le portrait d’une certaine ruralité québécoise forte en préjugés et en pauvreté intellectuelle. Fabien Cloutier, l’auteur et comédien derrière ce personnage, donne avec Cranbourne un second souffle à son personnage mal dégrossi. "Faisant face à un vide, il quitte son petit monde et aboutit à Sainte-Marie-de-Beauce, travaille aux petits gâteaux Vachon et se fait une blonde. Il a alors l’impression de toucher au bonheur, mais tout ne va pas sur des roulettes…"

Récemment sélectionné pour le prix Michel-Tremblay, le monologue aux allures de conte refuse, comme c’était le cas avec Scotstown, de sombrer dans une caricature facile, celle du colon québécois. "On trouve épouvantable ce qu’il dit, mais on finit par aller plus loin. Et sans lui pardonner, on en arrive peut-être à s’expliquer son comportement. En réalité, il a un fond de bonté. Et je pense qu’il nous fait du bien."

Pas question non plus pour Fabien Cloutier de verser uniquement dans l’humour qu’alimenterait facilement son personnage: "J’ai la permission d’aller n’importe où et je me la donne. Oui, il y a des passages très drôles, mais d’autres où les gens sont touchés. Le besoin d’être aimé, de se réaliser, d’aspirer à quelque chose de mieux pour soi: on se reconnaît, je pense, dans ces besoins-là. Rendre ces nuances est un travail d’acteur et non d’humoriste. Il est complexe, ce personnage; et complet."

Le 24 octobre
Au Grand Théâtre