Guillaume Wagner : À voir au Vieux Clocher de Magog
Au moment où on écrit ces lignes, Guillaume Wagner, le "misanthrope humaniste" qui figurait en une de Voir Estrie pas plus tard qu’en juillet dernier, joue le rôle du grand méchant loup dans une de ces crisettes médiatiques dont la Belle Province a le secret. Marie-Élaine Thibert se serait sentie "intimidée" par une des vacheries de l’humoriste qui, dans le numéro d’intro de son premier solo, tourne en ridicule l’apparence physique de la chanteuse. Du miel pour les moulins à commentaires du Journal de Montréal qui se sont empressés de semoncer Wagner, tout en s’abstenant soigneusement de révéler le contexte qui justifie – ou pas, c’est selon – la blague. Acculé au pied du mur, l’humoriste dut passer un coup de fil à l’ex-académicienne puis s’expliquer sur Facebook. Conclusion: les prochaines représentations de Cinglant seront purgées de la vanne litigieuse.
Le scandale médiatique serait-il devenu un rite initiatique pour tout humoriste québécois aspirant aux plus hauts sommets? Souhaitons en tout cas à Wagner la sagesse nécessaire pour envisager cet écueil comme tel. Vu cet été en rodage, Monsieur Mordant montrait une prodigieuse habileté à naviguer entre différents registres comiques. Capable de rivaliser en vulgarité avec Mike Ward, de nourrir des malaises aussi lourds que ceux qu’affectionne Jean-François Mercier et d’épingler nos contradictions comme le Daniel Lemire des grands jours, Guillaume Wagner est un spécimen rare d’humoriste ne carburant pas au consensus. Les 26 et 27 octobre à 20h30 au Vieux Clocher de Magog.