Pierre-Paul Savoie / Danse Lhasa danse : Survivre à la mort
Scène

Pierre-Paul Savoie / Danse Lhasa danse : Survivre à la mort

Hommage posthume et spectacle multidisciplinaire, Danse Lhasa danse se veut une rencontre entre musiciens et danseurs. Une rare collaboration entre deux mondes pour faire écho à l’oeuvre de Lhasa de Sela. La garder bien vivante dans les coeurs.

Pierre-Paul Savoie est chorégraphe. Chorégraphe créatif et sensible derrière Contes pour enfants pas sages, sa production la plus récemment présentée à Québec. Avec Danse Lhasa danse, il signe une oeuvre hautement spirituelle. Un projet né en 2010, après le décès prématuré de Lhasa de Sela. "Ça m’a tellement attristé. Parfois, c’est après la mort de quelqu’un qu’on capte toute la force de sa matière. Elle a été pour moi une comète, une étoile filante. Il n’y a que quelques personnes qui soient capables d’autant de profondeur. Pour reprendre les mots de Karen Young, qui est dans le spectacle: elle est du même calibre que Leonard Cohen."

Porté par une admiration sans cesse grandissante, l’homme de danse ira parler à Alain Chartrand du festival Coup de coeur francophone de la possibilité de faire un spectacle hommage. "Il aimait ça, je l’ai vu dans ses yeux. Deux semaines plus tard, j’étais dans son bureau." Une association construite autour d’un sincère amour pour l’oeuvre de Lhasa qui a permis d’engager chanteurs, musiciens et danseurs. Alexandre Désilets, Geneviève Toupin et Alejandra Ribera sont du nombre. Sans parler des huit danseurs. "Je voulais que les deux parties communiquent, qu’on sente une synergie. Alexandre Désilets danse même une chorégraphie complète, de deux minutes. Il est tellement bon que les gens ne remarquent même pas que c’est lui."

Aidé de six chorégraphes qui signent tous un segment du spectacle, Pierre-Paul Savoie est en quelque sorte le maître d’oeuvre d’un grand patchwork de types de danses, à l’image des différences entre les chanteurs. Et, surtout, des pièces de Lhasa. "Tout le monde fait ça dans une telle humilité, un tel respect. L’âme de Lhasa flotte. Et les gens sont très touchés. Ça change notre rapport à la mort." La mort, un sujet sur lequel l’artiste a beaucoup écrit sans même savoir qu’elle était malade. "Récemment, son attaché de presse m’a appris que son troisième album a été écrit alors qu’elle ne savait pas qu’elle allait mourir. Je ne le savais pas et ça m’a bouleversé. Elle était très intuitive. Sa mort, elle l’avait peut-être sentie venir."

Le 5 décembre
Au Grand Théâtre