Bilan 2012 : Une année plutôt belle
Scène

Bilan 2012 : Une année plutôt belle

Retour rapide sur les événements marquants de 2012 en danse.

Fin novembre, l’attribution du Grand Prix de la danse de Montréal à la Belge Anne Teresa de Keersmaeker a suscité la controverse à cause, notamment, des 50 000 dollars dont il était assorti. Une somme quasi indécente compte tenu de la précarité dans laquelle vit le plus grand nombre d’artistes de la danse au Québec. Les Prix de la danse ont été créés l’an dernier par Marie Chouinard avec pour objectif de faire briller Montréal sur l’échiquier chorégraphique international. Pas étonnant que, pour l’instant, on veuille les associer à des célébrités. On trouve cependant maladroit que le Prix de la meilleure œuvre chorégraphique, créé par le CALQ pour étoffer ces Prix (il n’y en avait qu’un en 2011, assorti de 5000 dollars), ait été attribué à une pièce de Chouinard.

Cela dit, plusieurs autres ont été primés, par d’autres institutions: Stéphane Gladyszewski, Menka Nagrani, Zab Maboungou, Lina Cruz, La La La Human Steps, Bouge de là, RubberbanDance Group et Paul-André Fortier, couronné d’un prestigieux Prix du Gouverneur général. Et si plusieurs événements internationaux ont fait la part belle à la création québécoise, de brillants artistes d’ici ont pu faire une première percée en région parisienne grâce à la directrice de Daniel Léveillé Danse, Marie-Andrée Gougeon, à qui le Festival Artdanthé avait donné carte blanche pour programmer 10 créations. 

Au chapitre des bonnes nouvelles, le gouvernement québécois a consenti à investir six millions de dollars dans le secteur de la danse au cours des cinq prochaines années, la Biennale CINARS a attiré près de 300 diffuseurs étrangers et Sylvain Bleau a offert une très belle programmation au premier festival Cinédanse. Aussi, on a fêté les 10 ans des Imprudanses (qui ont ouvert des cours au grand public), les 15 ans de Danse Danse, les 25 ans de Circuit Est – Centre chorégraphique, les 30 ans de Danse-Cité et les 40 ans des BJM, qui ont publié pour l’occasion un beau livre.

Terminons avec une salve d’applaudissements pour les spectacles de Caroline Laurin-Beaucage et Martin Messier, Dominique Porte, Ben J. Riepe, Séverine Lombardo, Lee Su-Feh, Jean-Sébastien Lourdais, Sarah Dell’Ava, Marc Boivin et Anne Plamondon. Et sortons du presque anonymat les noms des émergents à surveiller: Dorian Nuskind-Oder, Raphaëlle Perreault, Catherine Lavoie-Marcus et Rosie Contant. 

TOP 5 DANSE /

1. Kiss & Cry (Usine C)

Michèle Anne De Mey fait danser des doigts pendant tout un spectacle pour raconter une histoire touchante que Jaco Van Dormael filme-projette en direct. Brillant. De retour en avril.

2. Je suis un autre (Théâtre La Chapelle)

Catherine Gaudet peaufine sa signature grinçante et confirme son talent à chorégraphier le monde intérieur des écorchés de la vie. Un must à revoir en janvier.

3. Solitudes solo (Agora de la danse)

Daniel Léveillé pousse ses danseurs sur des chemins plus escarpés que jamais dans une œuvre où l’aridité et la tension finissent par provoquer la joie. Du grand art.

4. Sideways Rain (Compagnie Alias/FTA)

Guilherme Botelho joue sur les rythmes changeants d’un mouvement perpétuel pour livrer une fabuleuse fresque sur la force du destin. Graphique et captivant. 

5. Vertiges (Agora de la danse)

Paul-André Fortier et Malcolm Goldstein font la nique au temps qui passe et à la fin qui se rapproche dans un duo mouvement-son touchant de virtuosité humaine et artistique.