Paula de Vasconcelos / Humanity Project : La force du groupe
Scène

Paula de Vasconcelos / Humanity Project : La force du groupe

La metteure en scène et chorégraphe Paula de Vasconcelos réunit une quarantaine de personnes dans Humanity Project pour souligner ce qui nous rassemble et ce qui nous distingue.

Depuis sa création en 1987, Pigeons International présente des œuvres poétiques et résolument positives qui exaltent les points forts de la nature humaine et évoquent des possibilités de vivre mieux ensemble. Dans Humanity Project, quatre danseurs et deux acteurs évoluent au cœur d’une foule anonyme, zoomant ponctuellement sur des fragments d’histoires.

«Plus j’avance et plus j’aime travailler avec de grands ensembles, commente Paula de Vasconcelos. Ça me permet de faire toutes sortes de compositions visuelles, de faire des transitions plus suaves, plus musicales et plus sensibles entre les scènes, de jouer sur les fondus enchaînés. Ça m’oblige aussi à être consciente de la collectivité et à tenir compte des différences de chacun pour que chaque personne soit bien vivante. Ça nous impose aussi de vivre la thématique de la pièce, qui est d’évoquer notre humanité commune tout en dégageant nos singularités.»

Artistes professionnels ou simples amoureux des arts, les figurants de la pièce sont tous bénévoles. Leur présence sporadique aux répétitions et leur engagement à venir à au moins 8 des 15 représentations demandent à l’équipe artistique une adaptation perpétuelle qui doit donner au spectacle un supplément de vérité.

«Les mouvements de groupe synchronisés donnent une charge physique très excitante, souligne la créatrice. L’œuvre est construite de façon très organique avec des motifs récurrents qui se transforment, des ruptures de rythme et des mouvements créés en contrepoint les uns des autres. Une grande solidarité émane de tout ça, le sentiment qu’être ensemble est ce qui compte vraiment et que ce n’est pas aliénant, mais apaisant. Mais peut-être que les gens liront tout autre chose.»

Si, comme chaque fois, le mouvement a été créé à partir d’indications théâtrales, il n’y a aucun texte dans ce que de Vasconcelos préfère appeler «composition scénique» pour éviter les étiquettes mal ajustées. «J’avais pensé inclure de la poésie, mais ça ne s’est finalement pas imposé, dit-elle. Du coup, les comédiens n’ont qu’une partition physique, mais qui amène une charge émotive et une présence différente de celle des danseurs.»