Festival mondial du cirque de demain : Avec le sourire
Alors que le Festival mondial du cirque de demain célébrait sa 34e édition en janvier à Paris, voilà que quelques-uns de ses plus impressionnants rejetons débarquent à la TOHU, le temps d’y présenter des numéros spectaculaires teintés d’humour.
Avec de l’équilibrisme sur verres – comme dans «verres de cristal» – signé Le Boustrophédon, des contorsionnistes tanzaniens (Robert et Abillahi), des trapézistes belges un brin sadomasochistes (Bert et Fred), un acrobate chinois de la toupie issu de la rue (BA Jianguo), un jongleur longiligne tout sourire (Morgan), des clowns-mimes-danseurs de hip-hop (Starbugs), une grande spécialiste du twirling bâton (Nathalie Enterline, médaillée d’or à Paris en 1984 – «Quand on dit twirling bâton, on pense majorette, mais c’est tout sauf une majorette! C’est sidérant!»), une trapéziste allemande (Lisa Rinne) qui se joue du vide, des hauteurs et de notre pression artérielle, un duo d’amoureux allemands de main à main (Chris & Iris) et un numéro d’ouverture signé par Julie Lachance de l’École nationale de cirque, le spectacle que concoctent Pascal Jacob, directeur artistique du Festival mondial du cirque de demain de Paris, et Alain Pacherie, concepteur, en laissera plusieurs pantois, n’hésite pas à clamer haut et fort monsieur Jacob quelques jours avant son départ de Paris pour Montréal.
Pratiquement né avec l’événement, Pascal Jacob parle avec enthousiasme de ce festival qui révèle les tendances en matière de cirque international. «C’est une sorte de baromètre, d’état des lieux du cirque dans le monde, à un moment précis. En fonction des tendances, des couleurs, de l’évolution des formes, des techniques, on essaie de construire des sélections en se disant qu’on doit donner un sens à celles-ci, précise-t-il. À Paris, il s’agit d’un concours. À Montréal, c’est une sorte d’alchimie, une sélection parfaite de ce qu’on retrouve à Paris, sur plusieurs années. Ici, le tout est plus homogène», poursuit le directeur artistique tout en affirmant que, cette année, l’événement prend une tangente plus humoristique, symptôme des créations hors-normes qui prévalent depuis quelques années.
«C’est carrément mission impossible, aujourd’hui, de trouver des clowns classiques», lance Pascal Jacob lorsque vient le temps de statuer sur le rôle de l’humour dans le nouveau spectacle qu’il propose pour la troisième édition de l’événement montréalais, animé par l’inimitable Calixte de Nigremont. «En revanche, certains numéros très techniques comportent une dimension humoristique. On est de plus en plus en présence de formes atypiques», précise avec enthousiasme l’enseignant et collaborateur de Franco Dragone.
Si l’atypie n’est pas prérequise pour accéder aux plus hauts rangs du concours, elle s’y retrouve par elle-même, qu’il s’agisse d’un jeune Chinois virtuose de la toupie révélé par un ancien participant au concours ou d’un duo de contorsionnistes tanzaniens qui s’amuseront de façon toute naturelle. «On considère que le festival est un lieu de rencontre d’autodidactes et d’étudiants issus des grandes écoles, mais on trouve très important aussi de permettre à des artistes qui viennent de traditions acrobatiques tellement loin des nôtres de pouvoir participer.»