Hélène Blackburn / Gold et Variations S : Deuxième niveau
Scène

Hélène Blackburn / Gold et Variations S : Deuxième niveau

Mars ou le mois de la prise d’assaut de Québec par Hélène Blackburn. Entretien avec la chorégraphe qui présentera deux pièces plutôt qu’une dans les prochains jours.

En premier, c’est Gold – création commune de Blackburn et Pierre Lecours – qui prendra l’affiche à l’auditorium Roland-Arpin du Musée de la civilisation. Un tour de danse pour petits enfants suivi de près par Variations S, une production sur mesure pour les ados, en résidence quatre jours à la salle Multi de Méduse.

Deux spectacles portant la signature de celle qui a accouché de Journal intime en 2006, de Barbe Bleue un peu avant et du Cabaret dansé des vilains petits canards en 2009, pour ensuite les offrir aux gens du Québec, de Madrid, Paris ainsi que Bordeaux. Parce que la compagnie Cas public (fondée par Hélène Blackburn en 1989) est connue à l’international, appréciée des diffuseurs et autres amoureux des arts de la scène de par le monde. Spécialement outre-Atlantique. «Pour Variations S, on dépasse le cap des 100 représentations ici et dans quatre ou cinq pays d’Europe. Et pour Gold, le succès est encore plus grand. Deux cents représentations en tout, aux États-Unis, en France et au Québec, en plus du Royaume-Uni, de la Suède, de l’Allemagne et de la Suisse si tout se passe bien.»

La recette du succès ou l’explication d’un tel engouement? Peut-être le filon jeunesse. Une talle dans laquelle Blackburn ne pige pas uniquement, à en juger par son catalogue de spectacles, mais qui la sert bien, en plus de l’inspirer ces années-ci. «On me demande souvent la différence entre créer pour un jeune public et créer pour des adultes. Mais il y a une ouverture pour tous les publics. C’est comme dans un party de famille avec beaucoup d’enfants: les adultes vont quand même faire des jokes à double sens», explique-t-elle en ajoutant: «Ces pièces sont pour tous les publics, mais les gens aiment les petites cases.»

C’est d’autant plus vrai dans le cas de Variations S, une relecture du Sacre du printemps d’Igor Stravinski – déjà repris par tant de chorégraphes contemporains comme Pina Bausch et Marie Chouinard – qui mijotait dans la tête de Blackburn depuis longtemps. Quinze ans, selon son estimation. «Quand j’ai trouvé l’angle, tout s’est déployé tout seul.» Et cet angle, c’est quoi? Celui de l’éveil sexuel de l’adolescence, des premiers émois auxquels toute grande personne peut se rapporter. Pareil pour Gold, mais grâce à la trame sonore de choix, pense la chorégraphe. «L’adaptation des Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach par Glenn Gould reprise par Martin Tétreault touche à un niveau pointu de l’histoire de la musique. Des étudiants en musique sont d’ailleurs venus voir la pièce et ils ont adoré.»

Gold

Les 15 et 17 mars

Au Musée de la civilisation

Variations S

Du 20 au 23 mars

À la salle Multi de Méduse

Spectacles présentés par La Rotonde