Scalpée : Nord perdu
Dans Scalpée, Steve Gagnon, Édith Patenaude et Anne-Marie Olivier livrent avec force le texte touffu et imagé de cette dernière. C’est un langage qui sonne vrai, ça existe, ça appelle la réalité; ça nous sort des mots de la ville qui ne veulent plus dire grand-chose. Dans le magnifique décor de l’artiste Josée Landry Sirois – belle alcôve pour trois âmes triturées –, sur un fond plutôt ténu de milieu carcéral et de crise d’Oka, et sur un ton qui tient moins de la tragédie que du drame, la crise identitaire fait rage. S’il en ressort au final une suite de scènes senties, certaines fortes, reste néanmoins que l’ensemble, investissant souvent la peinture plus volontiers que le récit, aurait gagné, nous semble-t-il, à reposer moins abondamment sur les réflexions et l’image. Jusqu’au 30 mars, à la Bordée.