Le bras canadien et autres vanités : Sur une planète près de chez vous
Détritus de toutes sortes, éclairage glauque, chaînes qui pendent du plafond: on pourrait presque sentir les fonds de bouteilles d’alcool qui jonchent le sol de l’astéroïde B 612 transformé en dépotoir/donjon. Dans cet univers désenchanté, un petit prince complètement blasé et défoncé accueille ses millionièmes visiteurs et décide de leur jeter au visage la vérité crue de ce que le monde est devenu. En narrateur cynique et pervers, il transforme les naïfs touristes en de vulgaires pantins et tire les ficelles d’un conte d’horreur dépeignant les aberrations de l’humanité. On aime le jeu assumé des acteurs et les dialogues drôlement incisifs, mais moins la mise en scène chargée et un peu trop axée sur le sadomasochisme, qui tend à camoufler le propos, nous détournant ainsi de la profondeur du texte et de la morale qui en découle. Jusqu’au 30 mars, à Premier Acte.