Margie Gillis / The Light Between : Conversations avec les anges
Scène

Margie Gillis / The Light Between : Conversations avec les anges

Charismatique pionnière de la danse moderne au Québec, Margie Gillis s’intéresse aux forces de l’invisible dans The Light Between, entourée de deux complices.

Depuis ses débuts, voilà maintenant 40 ans, Margie Gillis cherche à favoriser la guérison des cœurs grâce à la danse. Créée en collaboration avec Paula Styron, Marc Daigle et Holly Bright qui n’est pas présente sur scène, The Light Between n’échappe pas à la règle.

«Je m’intéresse au lieu de transition entre la réalité manifestée et l’énergie qu’il y a derrière; toutes ces choses invisibles qui nous influencent, commente Gillis. C’est un espace où l’on peut transformer la peur, la rage, où chacun peut trouver des solutions à ses problèmes en inventant sa propre mythologie et des métaphores qui lui parlent.»

Ce discours, la chorégraphe le fonde notamment sur l’expérience concrète d’ateliers de résolution de conflits qu’elle a animés, et il donnera bientôt lieu à la publication d’un livre traitant des liens entre corps et esprit et relatant comment l’abstraction de la danse favorise l’émergence de nouveaux regards sur soi et sur le monde.

Signée Randal Newman, un artiste visuel de Winnipeg, la scénographie est une installation constituée de quelques visages et d’une multitude de bras peints sur des toiles flottant au gré des mouvements des danseurs et de leurs manipulations. «Ils forment un paysage de présences qui nous encouragent à penser et à sentir de façon globale en tenant compte de l’invisible, et à comprendre qu’il y a des connexions entre toutes les choses.»

Soulignant l’apport de l’éclairagiste Pierre Lavoie à la création d’atmosphères aux accents surréels, Gillis parle aussi de paysages pour décrire les ambiances sonores créées par Larsen Lupin. «Il est comme un autre partenaire de la danse qui nous suit et change l’architecture de la musique selon l’évolution de la création, précise-t-elle. Sa musique est comme l’air qu’on respire, comme une caresse sur la peau: est-ce la pluie, le soleil, une ombre, une brume, l’air frais, quelque chose de lourd ou épais? C’est vraiment comme un toucher.»

À l’heure de souffler sa 60e bougie, cette grande humaniste partage la scène avec deux autres artistes matures pour donner une nouvelle preuve que le temps aiguise le désir de créer autant que celui d’être soi sans compromis.