Réal Béland : Rencontre du troisième type
Réal Béland atterrit sur Une autre planète pour son troisième solo. Discussion avec un extraterrestre autoproclamé.
Il n’y a que l’extraterrestre Réal Béland pour poser, le regard menaçant et la moue inquiétante, un gant de pelote basque à la main, sur l’affiche de son troisième one man show (cela dit, on paierait cher pour voir Peter MacLeod suivre l’exemple). «Ça s’appelle un chistera, explique le principal intéressé. J’ai apporté toutes sortes d’objets bizarres à la séance photo et celui-là a retenu l’attention. Mon spectacle s’intitule Une autre planète et ce sport-là est tellement méconnu que ça peut faire penser à un sport qu’on pratiquerait sur une autre planète.»
Qu’ont en commun Madonna, la Sagrada Familia et Réal Béland? Ils ont tous bénéficié des lumières de la firme montréalaise de nouveaux médias et de divertissement Moment Factory. Une collaboration qui méduse encore à ce jour l’hirsute humoriste, qui doutait sérieusement qu’on puisse lui obtenir un rendez-vous quand il a d’abord demandé à son agent de tendre une perche à cette boîte d’envergure internationale. «Finalement, ils m’ont proposé de me prendre comme cobaye pour tester certaines nouvelles technologies, ce que j’ai accepté parce que je n’avais pas une cenne de toute façon! C’est un spectacle interactif. Avant le show, les gens pourront accéder, avec leur téléphone intelligent, à un site qui leur permettra de choisir le décor, de m’envoyer des suggestions de noms pour Monsieur Latreille et de remplir un questionnaire dont je vais me servir pour piéger ses victimes. Ils peuvent aussi me soumettre leurs problèmes sexuels auxquels la madame du Sexe est dans l’enveloppe va tenter de trouver une solution.»
Nouveaux venus
En plus des familiers Monsieur Latreille et autres King des ados, Réal Béland grossit sa galerie de personnages de quelques nouveaux spectaculaires timbrés, à commencer par Steve Odjick, créature hybride dotée de la témérité de Steve-O (légendaire casse-cou issu de la filière Jackass) et de la verve de Gino Odjick (dur à cuire ayant évolué avec les Canucks de Vancouver et les Canadiens de Montréal dans la LNH, plus célèbre pour ses impayables entrevues d’après-match que pour son coup de patin). «Je suis un grand fan de hockey. J’ai imaginé quelqu’un qui avait reçu beaucoup, beaucoup de coups. Chaque fois que je voyais Gino Odjick en entrevue, il me faisait rire. Il avait vraiment un look, en plus [comprendre: sa dentition est lacunaire]. Je l’ai imaginé donner une conférence sur les commotions cérébrales.»
Il faudra par ailleurs prendre garde aux tentatives de mystification du fascinant et maladroit Messkurtz, parodie librement inspirée d’un certain hypnotiseur faisant courir les foules ces jours-ci et au sujet duquel Réal raconte cette hilarante anecdote. «Une fois, pendant Juste pour rire, Messmer m’amène dans un coin et me dit: "Comment tu fais? Je veux savoir quel chemin tu prends pour hypnotiser les gens au téléphone avec Monsieur Latreille." Il pensait que j’hypnotisais les gens au téléphone! J’ai trouvé ça très drôle.»