Heart as Arena : Longueur d'onde
Scène

Heart as Arena : Longueur d’onde

Urgence, luxure et connexions amoureuses. Heart as Arena, c’est l’amour sous toutes ses coutures, un jeu avec l’image du cœur. 

Comme Claire Boucher alias Grimes, Dana Gingras est une créatrice vancouvéroise au nom à consonance québécoise qui ne parle que très peu la langue de Molière. Loin d’être née de la dernière pluie ou d’être une étoile filante, elle est une précurseure de l’alliage entre art et technologie, particulièrement depuis la fondation de The Holy Body Tattoo en 1993. Sous l’égide d’Animal of Distinction – sa deuxième compagnie créée 13 ans plus tard –, Gingras signe Heart as Arena, une pièce cinématique et théâtrale en partie inspirée par l’œuvre d’Anna Friz, une musicienne qui collabore d’ailleurs à cette production présentée pour la première fois en octobre 2011. «Je l’ai rencontrée en 2008 et elle travaillait déjà à créer des sons avec les radios. La référence à la radio dans le show, c’est son idée. C’est aussi une métaphore de la connexion entre les êtres. Même quand tu es en amour, il reste toujours une distance, des choses que tu ne connais pas de l’autre. Et parfois tu es sur une fréquence différente.»

Résultat: une trame sonore puisée à même les ondes hertziennes et les musiques qu’elles diffusent. «On a choisi des chansons d’amour de partout dans le monde, en grec, en espagnol et en français, par exemple. La seule pièce en anglais, c’est Stayin’ Alive des Bee Gees pour rappeler les cours de réanimation cardio-pulmonaire [CPR en anglais] de la Croix-Rouge qui utilisent cette chanson-là pour faire s’exercer les élèves parce que ça a le même rythme que les gestes. Par moments, il y a un deuxième degré d’humour noir à la pièce.»

La scénographie, elle aussi inspirée par la radiodiffusion, étonne avec ses nombreux transmetteurs lo-watt qui ne syntonisent pas de stations, pour créer une cacophonie fragile, et ses petites chaînes stéréo vintage disposées un peu partout au-dessus des cinq danseurs. Des interprètes en grande forme physique qui conservent leur personnalité même si leur façon de bouger est en partie dictée par la chorégraphe. «Tous les danseurs sont différents. Je ne voulais pas qu’ils soient des répliques les uns des autres.» 

Heart as Arena

Présenté par La Rotonde

Du 25 au 27 avril

À la Salle Multi de Méduse