Les Zapartistes / Ébullition : 100 degrés Celsius
Gauchistes, progressistes, indépendantistes, mais pas péquistes. Les Zapartistes n’ont rien oublié du printemps et ses casseroles: le rond du poêle est resté allumé.
Ébullition. C’est le titre du nouveau spectacle des Zapartistes. Leur 17e ou leur 25e? Peu importe. Christian Vanasse ne les compte pas. «On calcule ça en années d’existence. On est tout le temps en train d’écrire, c’est tellement organique notre affaire. Je pense qu’on est plus des artisans que des artistes.»
L’écriture, justement, c’est quelque chose qui se fait en solo puis qui est peaufiné en groupe, par le collectif tout entier qui ne s’impose aucune ligne de parti. «On n’a pas la même opinion sur tout. On est comme la métaphore du système parfait, anarcho-conservateur et démocratique bien éclairé.» Idéalistes? Absolument. Mais rouges de colère encore. Parce que même si les casseroles restent dans les armoires de cuisine ce printemps, les raisons d’être fâché sont bien présentes encore, selon Les Zapartistes. Le monde sans avenir écologique, la dette publique, les conflits intergénérationnels… Ça a de quoi inspirer les numéros corrosifs qu’on les sait capables de livrer.
En voiture depuis 2001, Les Zapartistes demeurent, à quelques micro-exceptions près, les seuls à faire de l’humour politique leur marque de commerce au Québec. «Le marché de l’humour politique est vierge. Dans le fond, on est des estie de capitalistes.» Attirés par l’appât du gain de leur propre aveu, quoique résolument à gauche depuis les débuts. «C’est certain que ça grafigne plus à droite. Mais on frappe aussi sur la gauche quand il y a de la matière.»
Leurs inspirations? Les radios jambon, entre autres. «Radio X et compagnie, ça revient toujours. On devrait les appeler radios baloney. Jambon, c’est déjà trop classe.» Outre les Éric Duhaime et Carl Monette de ce monde, Jean Tremblay passe aussi au cash avec sa vision de l’immigration, un sujet qu’il connaît tellement bien, pour reprendre les mots de Vanasse. «On essaie aussi de trouver le politicien emblématique de la majorité silencieuse. C’est l’fun, la majorité silencieuse, c’est pratique. Comme elle est silencieuse, les politiciens peuvent lui faire dire n’importe quoi.»