Bash : Théâtre de proximité
Scène

Bash : Théâtre de proximité

Ce sont de jeunes acteurs. Ils font du théâtre de proximité, réunissant quelques spectateurs dans des lieux inusités pour livrer, droit au but, trois courtes pièces de Neil LaBute unies sous le titre Bash et mises en scène par Frédérick Moreau.

C’est du théâtre réaliste américain comme il s’en fait beaucoup, mettant en scène des citoyens lambda qui s’empêtrent dans des situations de plus en plus troubles, complètement avalés par un rêve américain qui ne remplit pas ses promesses. Le théâtre de Neil LaBute, avec ses personnages verbeux, sa langue rythmée et son arrière-plan tragique, est prévisible mais efficace.

Première escale: Iphigénie en Orem. Comme le titre l’indique, on y entendra l’histoire d’une enfant sacrifiée par un père démuni devant ses obligations financières. Dans une petite salle de conférences de l’hôtel Zéro, rue René-Lévesque Est, le comédien Vincent Côté incarne cet homme brisé qui va commettre l’irréparable, feignant un calme olympien que ses gestes nerveux vont bientôt trahir. La progression dramatique, qui mise sur quelques effets de surprise, fait mouche. 

Dans Medea redux, joué par Martine-Marie Lalande dans le sous-sol du même hôtel, une liaison illicite entre un professeur et son élève rendra cette pauvre jeune fille prisonnière d’une condition qu’elle n’a pas souhaitée. Plus tard, à la Chapelle Notre-Dame de Lourdes, Guillaume Perreault et Fanny Migneault-Lecavalier incarnent avec ferveur un jeune couple mormon dont l’apparente perfection se craquelle et montre ses failles lors d’une soirée arrosée. Un regard vif et dérangeant sur l’homophobie ordinaire.