Carrefour international de théâtre: Les coups de cœur de Marie Gignac : Déterrer les trésors
Scène

Carrefour international de théâtre: Les coups de cœur de Marie Gignac : Déterrer les trésors

Grande prêtresse du théâtre à Québec à chaque retour du printemps, la directrice artistique Marie Gignac passe à la loupe trois spectacles qu’elle a elle-même programmés.

Ich heiße Ostermeier

Une pièce importante, nécessaire, d’envergure internationale. Un ennemi du peuple d’Henrik Ibsen est brûlante d’actualité par son questionnement sur la démocratie et la corruption, pour reprendre les mots de Marie Gignac. «Je l’ai vue à Berlin, en allemand et sans sous-titres. Ça dit quelque chose sur la force d’un spectacle quand il est présenté dans une autre langue que la tienne et que ça te touche autant.» Connu de par le monde et adulé des critiques, Thomas Ostermeier est sans conteste l’un des metteurs en scène contemporains les plus en demande et le passage d’une de ses œuvres à Québec tient du tour de force. «J’ai très vite jeté mon dévolu sur le spectacle quand j’ai su que les dates concordaient. Et je suis contente de mon coup!» Un ennemi du peuple, le 27 mai au Grand Théâtre

Croix gammée

Troupe sans pareille, le Back to Back Theatre de Melbourne n’inclut en son sein que des artistes qui vivent avec un handicap intellectuel ou qui sont perçus comme tels. «Ce sont des acteurs professionnels, dépeint Marie Gignac. Ce sont eux qui ont fondé la compagnie en 1987 et qui instaurent tous les projets.» Issue d’une longue recherche sur le symbole hindou du svastika et sa récupération par Hitler, la pièce que les Australiens viendront présenter à Québec se penche sur l’appropriation culturelle. «C’est drôle, on a envie de se rouler par terre et des fois, on a juste envie de pleurer.» Ganesh Versus the Third Reich, du 6 au 8 juin à la Bordée

L’homme atlantique

Marie-Thérèse Fortin avait envie d’être dirigée par Christian Lapointe. De ce désir naîtra une création autour des écrits de Marguerite Duras, une pièce mettant aussi en vedette Anne-Marie Cadieux et Jean Alibert. «J’ai été surprise qu’il reprenne ça, explique Gignac. À la mi-trentaine, je pense qu’il est plus mature et plus doux.» Pas de doute: le cycle de la provocation semble terminé pour Lapointe avec cette refonte de deux textes qui conserve – toujours selon Marie Gignac – la parole de Duras intacte. L’homme atlantique (et la maladie de la mort), les 7 et 8 juin au Grand Théâtre

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Les chantiers du Carrefour

Au cœur de la création, le volet Chantiers du Carrefour international de théâtre ouvre une fenêtre sur les spectacles en construction et met en lumière le travail des dramaturges émergents. Passant de la danse au théâtre sans complexe, l’offre s’étend sur 14 productions plus ou moins achevées conçues par des artistes originaires du Québec, à l’exception d’une lecture en provenance d’Ottawa. Du nombre, on remarque Biscuit chinois, laboratoire qu’on imagine résolument jeune signé et interprété par le prolifique Jocelyn Pelletier, qu’on verra aussi dans une pièce achevée de Gabriel Plante titrée Cube blanc / White CubeSaint-Agapit 1920 titille aussi la curiosité de par sa référence au village de Lotbinière qui a vu vieillir (et mourir) la grand-mère d’Olivier Normand.

Carrefour international de théâtre

Du 21 mai au 8 juin

Info: carrefourtheatre.qc.ca