Icaro : L’échappée belle
Avec un des spectateurs tiré de l’auditoire, Daniele Finzi Pasca tente de s’évader de sa chambre d’hôpital. Dans un décor minimal, tout devient signifiant, d’un moustiquaire noir à une chaussure qu’il faut atteindre; chaque objet se voit transformé et c’est là que réside la magie que distille Icaro. Il y a la présence tendre et comique de Finzi Pasca, bien sûr, mais il y a surtout ce don d’alchimiste qui fronde la réalité et l’oblige à basculer dans son contraire, dans tout ce qu’elle n’est pas et ne peut être. Ça s’ouvre comme une fenêtre, ça évoque l’espérance sans y toucher et ça culmine dans un tableau d’une rare beauté; on quitte le Grand Théâtre avec les yeux qui picotent, affairé à lister les plus forts moments, craintif déjà de ce que l’oubli pourrait leur faire. Jusqu’au 25 mai à l’occasion du Carrefour international de théâtre.