FTA / Louise Lecavalier / So Blue : Lecavalier saute la clôture
Scène

FTA / Louise Lecavalier / So Blue : Lecavalier saute la clôture

Star internationale de la danse contemporaine, la danseuse Louise Lecavalier signe sa première chorégraphie, So Blue. Un solo suivi d’un duo avec Frédéric Tavernini. 

«En dehors de la peur et du stress de présenter quelque chose, chorégraphier m’a procuré beaucoup de plaisir et de joie, lance Louise Lecavalier à l’autre bout du fil. Ça me permet aussi de poser un nouveau regard sur tout ce que j’ai fait avant, et je me rends compte que je n’ai pas choisi de devenir chorégraphe au départ parce que j’ai rencontré quelqu’un dont j’aimais beaucoup le travail parce qu’il était proche de moi. J’ai toute liberté cette fois, mais je découvre que j’ai toujours été libre, même à travers le travail des autres.»

Les autres, rappelons-le brièvement, ce sont Édouard Lock, avec lequel elle a collaboré pendant 18 ans, puis Tedd Robinson, Crystal Pite, Benoît Lachambre et Nigel Charnock, qui ont créé des œuvres pour sa compagnie, fondée en 2006 et baptisée Fou glorieux en référence aux exigences du métier de danseur. Ce métier, elle l’exerce depuis 1977 avec une passion et une énergie hors du commun. Et à 54 ans, elle reste la danseuse extrême qu’elle a toujours été.

«So Blue est une quête extrême, la qualité physique est extrême et j’ai tendance à tout danser comme ça parce que je ressens tout intensément. Je suis toujours remplie et quand j’arrive en studio, je pars de ce trop-plein et pas des moments tranquilles, qui sont plutôt rares. Ça veut dire aussi que je suis encore pleine d’espoir et de désir d’apprendre. Pour moi, tout est neuf encore.»

Pour cette première création, Lecavalier s’est offert la liberté de longues improvisations avant de donner une forme finale à un solo qu’elle a prolongé par la suite d’un duo. Tout au long du processus, elle s’est laissé guider par son intuition et par la répétitrice France Bruyère, une complice de très longue date. C’est donc aussi d’instinct qu’elle a choisi Frédéric Tavernini, partenaire d’une reprise de Cobalt rouge qui avait marqué son retour à la scène après une opération de la hanche et l’enfantement de ses jumelles.

«Pour moi, Frédéric a quelque chose de cette qualité fluide, liquide, que je cherchais pour ma pièce, mais je ne savais pas s’il serait comme moi ou à l’opposé. Finalement, il est très différent, même si on se ressemble. Il chorégraphie aussi et il a fait des choix esthétiques intelligents, très différents des miens.»

Deux bêtes de scène réunies dans une œuvre comme une transe menée tambour battant sur la musique percussive du Montréalais d’origine turque Mercan Dede, et un titre qui s’est imposé avant même le travail en studio.

«Le bleu, pour moi, c’est l’âme. Oui, je suis pleine de mouvements, mais il y a quelque chose de supérieur à toute cette intensité, quelque chose de plus englobant, qui comprend tout. Et dans une première pièce, on veut tout mettre, explique-t-elle en souriant. Je vois l’âme bleue et atomique parce que chez moi, c’est vibrant, bougeant, ça contient toutes mes contradictions, mes espoirs et désespoirs, c’est rempli et ça peut exploser.»

So Blue, un moment historique dans la carrière de cette danseuse génialissime, qu’on ne voudrait rater pour rien au monde.  

Les 6 et 7 juin

Au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, dans le cadre du Festival TransAmériques

 

MISE À JOUR: So Blue est présenté au Théâtre Outremont, à Montréal, les 13 et 14 février 2015, puis au Grand Théâtre de Québec le 31 mars, et dans plusieurs villes québécoises dans l’intervalle