John Malkovich / The Giacomo Variations : Le fornicateur amoureux
Scène

John Malkovich / The Giacomo Variations : Le fornicateur amoureux

John Malkovich aime jouer les séducteurs. Après Valmont, il enfile le costume de Casanova dans The Giacomo Variations, une pièce de théâtre musical inspirée de la volumineuse biographie de Giacomo Casanova et des trois opéras que Mozart a consacrés à l’illustre séducteur.

On se l’imagine volontiers comme un indomptable fornicateur. Mais ceux qui ont lu les mémoires de Casanova, intitulés L’histoire de ma vie, savent que le célèbre libertin était aussi un amoureux sincère, qui affirme avoir aimé presque toutes les femmes qu’il a traînées dans son lit.

«Je le soupçonne de mentir un peu, s’esclaffe John Malkovich au bout du fil, mais il est vrai qu’il a été un grand amoureux. Ses mémoires nous font découvrir un homme d’un grand lyrisme, mais également un homme qui traîne une blessure. Il cherche dans toutes les femmes un rappel de sa belle Henriette, l’amour de sa vie, qui est absente de notre spectacle, mais dont la personnalité est présente à travers la figure d’Elisa, une amante de Casanova qui ressemble mystérieusement à l’amoureuse perdue.»

Mais Casanova est aussi un homme d’esprit, un penseur libre, un philosophe. «Il maîtrise parfaitement la rhétorique et il est d’une érudition admirable, précise le comédien. Contrairement à Valmont, dans Les liaisons dangereuses, un personnage que j’ai joué au cinéma et au théâtre, il n’est ni manipulateur ni narcissique, il se dévoue aux femmes et à la connaissance du monde, dans une certaine pureté.»

C’est ce portrait élogieux du chevalier de Seingalt que le spectacle dirigé par Michael Sturminger nous offre, dans une construction par allers-retours dans la vie et l’œuvre du jouisseur Casanova. Mais le choix de ponctuer les scènes de pièces musicales tirées des opéras Don Giovanni, Cosi fan tutte et Les noces de Figaro offre un contrepoint: Mozart présente davantage Casanova comme un être de répartie et d’ironie. «N’empêche, précise Malkovich, certaines sources affirment que Casanova aurait collaboré à l’écriture de certaines scènes avec Mozart. Ce n’est pas prouvé, mais on a voulu y croire et on tient pour acquis que ces deux-là ont passé du temps ensemble et se comprenaient.»