Le hangar des oubliés / Les chemins invisibles du Cirque du Soleil : À échelle humaine
Scène

Le hangar des oubliés / Les chemins invisibles du Cirque du Soleil : À échelle humaine

S’approprier l’histoire et s’offrir une relecture des légendes urbaines. Avec le cinquième volet des Chemins invisibles, le metteur en scène Martin Genest prend ancrage à l’Agora du Vieux-Port accompagné d’acrobates, de musiciens et de danseurs.

«On a une équipe du tonnerre. L’atmosphère est bonne. Tout le monde est en mode solution et c’est ce que ça prend. Le cirque, c’est plein de contraintes de sécurité», confiait Martin Genest, rencontré dans les nouveaux quartiers généraux du Cirque du Soleil – dans un immense sous-sol aménagé pour les artistes, quelque part entre le bâtiment bicentenaire des douanes et la scène presque montée – 12 nuits avant la première représentation. À l’intérieur, les stars du spectacle mangent attablées comme des enfants de colonie de vacances, le chorégraphe Harold Rhéaume discute création entre deux bouchées et les gardes de sécurité accompagnés des techniciens qui courent dans tous les sens. Ça va vite. Une vraie fourmilière. 

Du nombre, Josué Beaucage. Celui qu’on connaît pour sa participation au déambulatoire Je me souviens, les musiques qu’il a composées pour le K-Buster de Raphaël Posadas et son groupe Who Are You. Son rôle dans Le hangar des oubliés? Chanter sur l’assemblage de notes organisé par le duo Bob & Bill en donnant vie, du même coup, à la voix intérieure du personnage principal. Et ce, même si c’est extrêmement rare que les hommes soient mis dans ce genre de position au cirque. «On dirait que les tounes ont été écrites pour moi, à cause du banjo et des inspirations irlandaises. C’est masculin et tendre à la fois, composé de manière jeune, et c’est pas lyrique.»

Portés par le frappement des cordes vocales de Beaucage, c’est une quarantaine d’artistes principalement habitants de Québec qui s’exécuteront dans un dispositif scénique longuement médité par Genest excluant l’utilisation de projections vidéo. Son mantra: tout miser sur l’humain. «Le défi est d’aller vers les gens, et pour ça, on a recours à un appareillage peu orthodoxe. J’ai conçu le spectacle pour que chacun des spectateurs vive un instant d’intimité avec les artistes à un certain moment.» Le quatrième mur? Connaît pas.