Le music-hall de la Baronne / Montréal complètement cirque : Dans le regard de la Baronne
Scène

Le music-hall de la Baronne / Montréal complètement cirque : Dans le regard de la Baronne

Avant d’ouvrir sa scène aux rigolos jongleurs de Gandini juggling ou aux athlétiques acrobates de la compagnie Circa, Montréal complètement cirque orchestre une célébration éclatée des divers genres circassiens dans une orgie de musiques de tous genres avec Le music-hall de la Baronne.

Elle s’appelle Catherine Pinard. Elle a des lèvres pulpeuses, beaucoup d’aplomb et, à la une de ce journal, elle vous observe de son regard envoûtant. C’est elle que le cirque Éloize a choisie pour devenir sa Baronne, un personnage haut en couleur sorti de l’imagination de Rémy Girard et Denis Bouchard. En entrant dans l’Olympia, vous serez dans son antre et vous rencontrerez sa troupe d’artistes exubérants, qu’elle n’hésite pas à maltraiter pour que le divertissement soit sans faille. The show must go on. «L’idée de la Baronne, un personnage élégant mais autoritaire et noble, nous a tout de suite inspirés», dit Denis Bouchard, qui agit aussi comme metteur en scène de la pièce. «La Baronne a été dompteuse de lions en Ouzbékistan et s’est retrouvée ici par un chemin improbable. C’est une femme qui a du chien. Il nous fallait un personnage comme elle pour bien dresser les artistes et les spectateurs, elle est légèrement tyrannique. Elle paie très mal ses employés, qui se rebellent contre elle, mais son univers de fermeté et d’exubérance est tout désigné pour le cirque et pour faire de l’ordre et du sens dans la diversité des propositions circassiennes de notre spectacle.»

Car voilà bien le défi que s’est donné Denis Bouchard en dirigeant une troupe d’artistes de cirque de tous horizons: tisser des ponts entre leurs différentes pratiques, mais aussi les décontenancer, déstructurer leur univers ultra-discipliné et les sortir de leur routine. «Il fallait, dit-il, sortir de la logique de la succession des numéros pour entrer dans celle du music-hall.» Jeannot Painchaud, directeur artistique d’Éloize, n’en demandait pas moins. «Éloize fête son 20e anniversaire, dit-il, et nécessairement, on fait des bilans et on se questionne sur l’avenir. La seule constante dans notre travail au fil des ans est notre volonté de ne pas s’installer dans une esthétique figée et de toujours renouveler l’art du cirque. Le music-hall, c’est un nouvel univers pour nous, qui charrie toute une énergie neuve avec ses musiques festives et son humour débridé. C’est parfait pour un anniversaire et pour entamer un nouveau cycle de 20 ans!»

Pendant que le band s’occupe à livrer une trame sonore hyper-variée, qui va des succès de Charles Trenet à ceux de The Police, et réserve quelques surprises, les circassiens bien dressés par la Baronne vont s’échiner dans les sangles et les cerceaux. Trapèze, roue allemande, anneaux, numéros d’équilibristes et de dressage de fauves: c’est à une célébration de la diversité des arts du cirque que ce music-hall nouveau genre se dévoue. En plus des habitués d’Eloize, Painchaud a parcouru le monde pour dénicher des artistes remarquables et il n’est pas peu fier de faire découvrir aux Montréalais ces athlètes circassiens originaires de Finlande, d’Espagne et d’ailleurs.

Montréal complètement cirque 

Du 3 au 14 juillet

montrealcompletementcirque.com

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