Montréal Complètement Cirque : De la haute voltige avec Le music-hall de la Baronne
Scène

Montréal Complètement Cirque : De la haute voltige avec Le music-hall de la Baronne

Qu’obtient-on lorsqu’on invite Jeannot Painchaud, du Cirque Éloize, Rémy Girard et Denis Bouchard à monter une création originale pour le festival Montréal Complètement Cirque? Un savoureux mélange des genres qui a donné naissance au spectacle Le Music-Hall de la Baronne, présenté en première mercredi soir à l’Olympia et qui demeurera à l’affiche jusqu’à la fin du festival.

Ils étaient nombreux, mercredi, à s’être plongés dans la moiteur montréalaise pour aller former un groupe joyeusement bruyant dans le hall de l’Olympia. Dans la salle, sur le balcon et même sur scène, ils étaient en bonne partie installés à des tables rondes pour participer à l’atmosphère de cabaret que l’on souhaitait donner à l’endroit, et arboraient des cravates tapageuses et des roses en tissu remises à l’entrée par des comédiens. Comédiens que nous allions d’ailleurs par la suite voir toute la soirée déambuler dans la salle, à la fois intégrés aux prestations qui auraient lieu sur scène et en contact direct avec le public, notamment lors de transitions entre deux numéros.

Parlons-en, justement, de cette scène. Étroite en arrière, prolongée d’une passerelle et d’une avancée elles également restreintes, la scène pouvait au premier abord sembler inadaptée aux démonstrations de force et d’agilité qui allaient suivre. Toutefois, cette forme singulière a fait en sorte d’intégrer pleinement le public à la création. Et c’est exactement dans cet esprit que la soirée a roulé tambour battant, en nous permettant de nous immerger dans un music-hall à la fois débridé et incarné. À l’avant-scène de ce spectacle, saluons tout d’abord la Baronne, campée par la comédienne Catherine Pinard. Femme forte, à la poitrine plus généreuse que le porte-monnaie, gouailleuse à ses heures, séductrice à d’autres, un brin tyrannique avec ses artistes, elle nous a fait sourire, voire éclater de rire au fil de la soirée. Toutefois, elle semble faire office de second rôle derrière celui qui joue à la fois le maître de cérémonie et le maître de piste du spectacle, Monsieur Renaud, alias Renaud Paradis. D’une présence incroyable, aussi à l’aise en faisant des claquettes qu’en blaguant, en chantant ou en chauffant la salle en s’adonnant à du gumboots, il s’est avéré le pivot, l’âme de ce cabaret unique en son genre.

Évidemment, thématique du festival oblige, les numéros de cirque se sont enchaînés au cours du spectacle avec une mise en scène sans faux-pas ou presque. Quelques intermèdes comme ceux de Désirée, la nièce de la Baronne, ou encore le numéro de jonglerie, totalement en opposition avec le thème de la soirée, n’ont pas été très convaincants. Mais les autres prestations étaient non seulement de haute-voltige, mais aussi empreintes de cette poésie si propre au Cirque Éloize, faisant de chaque spectacle un moment d’émotion mémorable. Une première tout à fait réussie pour le festival Montréal Complètement Cirque, et un bel hommage à une compagnie de cirque qui nous subjugue depuis 20 ans.

Pour plus d’informations sur ce spectacle et sur le festival : montrealcompletementcirque.com