Zoofest / On est tous des pompiers : Qu’est-ce qu’on a fait des tuyaux?
Ils devaient présenter au Zoofest un spectacle à grand déploiement, mais ont perdu leur technicien pendant une tournée de rodage quelque part en région. Ils nous racontent leur virée d’enfer dans On est tous des pompiers.
Ils devaient présenter au Zoofest un spectacle avec projections, pyrotechnie et jeux de lumière. Mais c’est à bout de souffle que nos cinq lascars accoutrés comme la chienne à Jacques surgissent en trombe sur la petite scène dénudée du Théâtre Sainte-Catherine afin d’annoncer peu après 23h30 une mauvaise nouvelle: le spectacle ne pourra pas avoir lieu tel que prévu. La raison: ils ont perdu dans la brume leur technicien pendant une tournée de rodage particulièrement rock’n’roll en région. C’est cette histoire que Rémi-Pierre Paquin (une serviette blanche nouée autour de la taille), Pierre-Luc Brillant (le t-shirt troué), Charles-Alexandre Quesnel (rien à signaler côté accoutrement), Rémi Montésinos (en djellabah) et Kim Lavack (en cuissard de vélo ultra moulant) tenteront de raconter, question d’honorer leur contrat avec Zoofest et parce que, de toute façon, «n’importe qui présente n’importe quoi pendant ce festival-là» (je paraphrase).
Si le communiqué de presse promettait «une épopée moderne à mi-chemin entre l’Odyssée d’Homère et The Hangover», c’est indéniablement dans la lignée de la franchise de films pour bros mettant en vedette Zach Galifianakis et Bradley Cooper que s’inscrit On est tous des pompiers (une référence au classique Les pompiers de Nicola Ciccone, à qui les gars vouent une débordante admiration, que l’on devine ironique). Chacun des cinq amis profitera de ce récit d’une monumentale virée d’enfer impliquant motards passifs-agressifs, filles de mauvaise vie et inquiétant cueilleur de champignons pour régler ses comptes ainsi que pour agoniser ses compagnons d’infortune de ce genre de vannes vicieuses que l’on s’envoie seulement entre chums (Paquin se fait constamment remettre en pleine face les moins reluisants épisodes de sa carrière en dents de scie, dont sa participation récurrente au mémorable quiz Pyramide).
Trash au possible, échevelé, puéril; On est tous des pompiers s’inscrit dans la lignée d’une autre excellente comédie pour bros présentement à l’affiche, This is the End (mettant en vedette Seth Rogen et Jay Baruchel), avec laquelle le conte à cinq bouches partage entre autres une obsession pour le membre reproducteur masculin (les blagues de pénis fusent) et des comédiens prêts à plonger tête première dans l’autodérision (des lignes qui finissent malheureusement parfois par ressembler à des inside jokes). Offrons donc une poignée de main virile à Rémi-Pierre Paquin, qui n’hésite pas à torpiller son image publique en s’épanchant au sujet d’une expérience sodomite particulièrement salissante (que c’est édifiant, que c’est hilarant) et à Kim Lavack, petite peste étourdie à la fois attendrissante et pissante. Ce sont les deux étoiles de ce spectacle forcément inégal et mal dégrossi (dans la mesure où il a été créé pendant le festival), qui prouve que Zoofest présente effectivement n’importe quoi, et que ce n’est pas forcément pour le pire.
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Dernière représentation ce soir (12 juillet) à 23h30 au Théâtre Sainte-Catherine.