Stéfan Cédilot n’est pas un fan de U2 ordinaire, non. Stéfan Cédilot aime U2 au point d’avoir consacré son mémoire de maîtrise à la théâtralité des spectacles du légendaire groupe irlandais. Le solo qu’il présente au Théâtre Sainte-Catherine ne s’adresse pourtant pas forcément qu’à ceux qui voient Bono et The Edge dans leur soupe.

Plus qu’un monument élevé à la gloire des pères de The Joshua Tree, All I Want Is U2 ausculte la dévotion quasi-religieuse que nourrit l’aura christique de certaines rockstars. Après un premier bout de monologue livré derrière des verres fumés piqués dans les costumes de Bono pendant lequel Cédilot raconte avec une ferveur quasi-mystique le concert de la tournée Zoo TV auquel il a assisté au Forum de Montréal à l’âge de 18 ans, le comédien et auteur entreprend de remonter le fil de sa relation passionnelle avec la formation. Entre une reconstitution avec figurines de la tournée PopMart et une séance de lipsynch, le performeur dresse son propre portrait, celui d’un fan-encyclopédiste qui étudie les setlists et se régale du moindre détail concernant son groupe favori. Cédilot esquisse aussi en filigrane une érudite musicographique U2, mettant en lumière le rapport enthousiaste, mais parfois un brin confus, à la culture américaine qu’a depuis ses débuts entretenu le quatuor.

Mis en scène par Stéphanie Pelletier, All I Want Is U2 appartient à la branche plus exploratoire du Zoofest (comprendre: ce n’est pas un spectacle comique). Les nostalgiques d’une époque quasi-révolue où le rock d’aréna avait encore le pouvoir de fédérer les foules reconnaîtront avec plaisir en Cédilot un des leurs.

All I Want Is U2 est présenté en version française (Le U2 Show) pour deux autres soirs seulement, les 16 et 17 juillet à 22h au Théâtre Sainte-Catherine.