Zone Homa : Entrevue avec Marianne Dansereau / Hamster
Dans une banlieue désoeuvrée, une jeune fille qui a une jupe trop courte dort avec un hamster. C’est la prémisse de la pièce Hamster, de Marianne Dansereau, présentée en lecture publique à l’occasion de Zone Homa. Entrevue avec l’auteure.
Voir: Marianne, tu es toujours étudiante à l’École nationale de théâtre, pourquoi avoir choisi de présenter dès maintenant devant public ton tout premier texte?
Marianne Dansereau: J’ai toujours eu une grosse passion pour l’écriture et toujours écrit des courtes pièces, alors j’ai décidé d’obéir à mes profs qui m’invitent constamment à être une actrice-créatrice. Je trouve que Zone Homa offre une formidable opportunité dessayer quelque chose, de proposer un labo et d’entrer en communication avec un public curieux et pertinent, avec qui je me ferai un plaisir de discuter de mon texte après la représentation.
Ta pièce est campée à Boisbriand et s’inspire de l’imaginaire de la banlieue. Pourquoi?
M.D.: J’aime réfléchir à la banlieue depuis toujours. L’ambiance de la banlieue colle à mon univers et je m’intéresse à la banlieue parce que les gens y semblent perdus dans un monde en plastique – dans un monde factice – un monde dans lequel rien n’est solide et rien n’est durable. J’aime notamment les écarts d’âge entre les personnages qui y vivent. Je suis une personne violente dans ce que je fais – je trouve que ma génération est violente dans ses idéaux mais qu’elle se désillusionne vite. Nous avons une sorte dimpétuosité qui manque de fond, qui manque de persistance, qui manque de recul – j’explore ces travers de l’impétuosité, que j’extrapole au maximum. Dans Hamster, un personnage traumatisé ira jusqua se couper du monde et envisager ses clients, au dépanneur, comme des mascottes.
Le personnage de la fille à la jupe courte, qui semble primordial dans cette pièce, va d’ailleurs laisser son hamster mourir dans le congélateur de ce même dépanneur…
Oui, mais ce geste est motivé par une fuite dans l’imaginaire, un décalage d’avec le réel. En quelque sorte, tous mes personnages se réfugient dans l’imaginaire pour fuir une vie décevante, une vie de banlieue qui les déçoit. Leur pensée explose et emprunte des chemins oniriques qu’ils prennent pour la réalité. Ils posent donc dans leur vie réelle des gestes insensés. Par ce personnage de jeune fille à la jupe courte, j’explore aussi le monde de l’enfance, c’est une femme-enfant qui me permet de réfléchir aux notions d’innocence et de naïveté, avec une touche d’absurde.
Le 20 juillet à 20h à la Maison de la culture Maisonneuve