Festival de théâtre de rue de Lachine : Cinq spectacles recommandés par Rémi-Pierre Paquin
Ancré dans la vie de quartier de Lachine et en phase avec l’avant-garde du théâtre hors les murs et in situ, le Festival de théâtre de rue de Lachine souffle six bougies. Regard sur quelques artistes à voir cette année avec le directeur artistique Rémi-Pierre Paquin.
Il y a plus d’une vingtaine de spectacles au programme les 15, 16 et 17 août, dans les rues, sur le bord de l’eau ou dans des lieux inusités du quartier. Depuis que son festival est installé à Lachine, Rémi-Pierre Paquin rêve de le voir se déployer dans cette case horaire de fin d’été au lieu des trois journées de juin qui furent jadis les siennes. Plus de raisons de bouder l’événement parce qu’un party de fête nationale s’annonce au coin de votre rue: tous les yeux pourront désormais se tourner vers Lachine sans être distraits. Pour vous aider à voir clair dans la programmation, Voir lui a demandé de raconter les raisons de son affection pour cinq compagnies à l’affiche cette année.
Essat / La Salamandre / France
«Ils travaillent le feu d’une façon presque mystique. On sort de leur spectacle happé par une sorte de «buzz» inexplicable. Il ne s’agit pas d’une démonstration de virtuosité mettant en scène des hommes invincibles qui domptent le feu. Leur rapport avec les flammes est au service de la narrativité, de la cohérence, d’un univers envoûtant et ritualisé.»
T’as de la chance d’être mon frère / No Tunes International / France
«C’est une compagnie qui vient régulièrement au festival et qu’on aime beaucoup. Ils t’emmènent hors du site du festival, dans une promenade dans le quartier. Ils ont fait en amont un travail de prise de connaissance du quartier et de ses habitants, ce qui leur permet de nous faire découvrir les lieux avec un regard neuf et d’interagir, pendant le spectacle, avec des résidents complices. Ce spectacle met en scène un homme qui cherche son petit frère, ce sont de très bons comédiens et ils font une démarche complètement en phase avec l’esprit de notre festival: complètement intégré dans le tissu urbain et en totale interaction avec la ville.»
Elles vendaient des petits gâteaux / Ballet de rue elles / Montréal
«Elles utilisent le territoire pour créer des tableaux dansés saisissants, en abordant parfois l’espace dans une perspective élargie: elles aiment travailler la profondeur, l’éloignement, les images qui apparaissent au loin. Elles me séduisent parce qu’en plus de danser comme des déesses, elles savent envahir l’espace urbain de manière très inventive.»
Escadron volant: remix / BoucharDanse / Toronto
«Ce sont de très bons danseurs, très impressionnants techniquement. Ils portent des justaucorps serrés pour former l’escadron volant et faire des chorégraphies incroyables inspirées par le monde de l’aviation, à travers lesquels ils portent un regard critique sur le militarisme. Avec un humour pince-sans-rire.»
Peep show / Artiste inconnu (Nicolas Berzi) / Montréal
«Une artiste de peep show discute avec les spectateurs, elle se raconte, se dévoile. En parallèle, sur l’écran qui la surplombe, se succèdent des images trash issues d’Internet et des médias au sujet de son métier et de son univers. Berzi travaille à révéler les contrastes entre la perception du peepshow par la principale intéressée et l’image qui en est dévoilée dans la culture populaire. On a installé ce spectacle dans un sous-sol d’église pour ajouter au jeu des contrastes.»