Opéra de Québec : Renouveler le répertoire
Scène

Opéra de Québec : Renouveler le répertoire

Grégoire Legendre peut commencer sa 11e saison à la direction artistique de l’Opéra de Québec avec enthousiasme; l’opéra se porte assez bien par ici! 

C’est avec Madama Butterfly de Puccini, l’œuvre même qui fut la première à être présentée à la compagnie en 1985, que l’Opéra de Québec ouvre sa saison. Il s’agit cependant d’une nouvelle production et le directeur de la maison est fier de son coup. «Il s’agit d’une production entièrement inédite, que l’on a montée avec des artisans de Québec. La distribution est très équilibrée. C’est une jeune soprano américaine d’origine coréenne, Yunah Lee, qui tient le rôle de Cio-Cio-San (Madama Butterfly), et elle fait un travail magnifique, autant comme actrice que comme chanteuse.» C’est le ténor Antoine Bélanger (dont le père, Guy, fut le premier directeur de l’Opéra de Québec en 1984) qui endosse l’uniforme de l’insouciant Pinkerton. La mise en scène a été confiée à Jacques Leblanc, directeur artistique du Théâtre de la Bordée, que l’on n’a pas vu à l’Opéra de Québec depuis 2006 (La Traviata, de Verdi). «C’est certainement l’un des meilleurs metteurs en scène que l’on ait ici, à Québec, commente Grégoire Legendre. Quelqu’un qui comprend la musique, pour l’avoir étudiée.»

Le directeur n’a pas à craindre d’offrir au public une nouvelle production lorsqu’il constate le succès qu’ont durant le festival d’opéra les productions récentes qu’il propose:  «C’est vrai que l’on y présente des productions assez récentes, comme La damnation de Faust, mise en scène par Robert Lepage (tout un défi!), et celles de Thomas Adès, des opéras contemporains. Le succès du festival va en croissant!» On ne saura rien pour le moment de ce que nous réserve la prochaine édition du festival, mais il est sans doute là pour rester. «On est passés, à l’Opéra de Québec, de 15 000 entrées par année à 35 000 entrées par année. C’est un prolongement de la compagnie qui est très important, au moment même où plusieurs compagnies au Canada ou aux États-Unis voient leur taux de fréquentation baisser et doivent réduire leurs activités, quand ce n’est pas tout simplement fermer!» On a vu, en effet, pas plus tard qu’au début du mois d’octobre, le New York City Opera (alma mater de Plácido Domingo et de Renée Fleming) faire faillite. «Le festival a donné beaucoup de visibilité à l’opéra à Québec, constate Grégoire Legendre, et il a vraiment contribué à une meilleure implantation de la compagnie dans sa communauté. Ça a donné un élan à notre saison régulière.»

Après son gala annuel en décembre, la saison de l’Opéra de Québec se terminera en mai avec Macbeth. «C’est le dernier des opéras "réguliers" de Verdi que nous n’avions pas encore fait – outre La force du destin, mais c’est une énorme production! J’ai remarqué cette production du Pacific Opera Victoria qui date de 2012, et dont la soprano n’est nulle autre que Lyne Fortin. Alors, j’ai décidé d’importer ça chez nous.»

L’opéra se porte mieux que jamais à Québec, et il y a sans doute des importateurs qui s’intéresseront à cette nouvelle production de Madama Butterfly qui ouvre la saison. Souhaitons-lui longue vie!