Steve Galluccio / The St. Leonard Chronicles : Saint-Léonard, mon amour!
Scène

Steve Galluccio / The St. Leonard Chronicles : Saint-Léonard, mon amour!

Dans The St. Leonard Chronicles, Steve Galluccio orchestre un souper de famille où trois générations d’Italo-Montréalais se livrent à une joute verbale bien colorée.

En 2003, grâce à l’adaptation au grand écran de sa pièce Mambo Italiano par Émile Gaudreault, Steve Galluccio s’est fait connaître tant du large public francophone qu’anglophone. Ont alors suivi la télésérie Ciao Bella, le long métrage Surviving My Mother de Gaudreault et le film choral campé dans les années disco Funkytown de Daniel Roby. Naviguant avec aisance du cinéma à la télé, l’auteur n’a pas pour autant eu l’envie de délaisser la scène.

« De passer du théâtre au cinéma et à la télé n’a pas du tout changer ma façon d’écrire, avoue Galluccio. J’approche toujours l’écriture d’une façon très différente. Quand j’écris pour le théâtre, j’ai une certaine liberté que je n’ai pas au cinéma et à la télé. L’écriture du théâtre, c’est la plus pure, tu sais que tu écris pour la scène, alors qu’au cinéma, il y aura la caméra, la photo, le montage… il y a plus de monde qui s’en mêle. J’aime beaucoup l’écriture du cinéma, mais c’est une autre approche. Je suis très, très, très chanceux d’écrire pour le cinéma, la télé et le théâtre. »

Choisie pour inaugurer la 45e saison du Centaur, la comédie dramatique The St. Leonard Chronicles surprend par sa courte durée: moins d’une heure et demie sans entracte. «J’aime de plus en plus écrire des pièces courtes. Quand je vais au théâtre, je trouve ça long des pièces de plus de deux heures avec entracte. Chaque fois que j’écris une pièce ou un film, je me lance un défi. Pour celle-ci, je m’étais dit que je ferais une pièce en un acte, en un lieu et en 90 minutes comme j’en avais beaucoup vu à New-York.»

Campée dans une cuisine-salle à manger d’un duplex de Saint-Léonard, la pièce met en scène un jeune couple, Terry et Robert (Christina Broccolini et Guido Cocomello), qui s’apprête à annoncer à Gina et Carmine (Dorothée Berryman et Michel Perron), parents de Terry, ainsi qu’à Elisa et Dante (Ellen David et Vittorio Rossi), parents de Robert, qu’il a l’intention d’acheter une maison unifamilliale à Beaconsfield.

«Ma force, c’est l’écriture des personnages, le dialogue, lance le dramaturge. J’aime beaucoup écrire pour des femmes, pour des personnages italiens puisque je comprends très bien la culture italienne. Je viens d’avoir 53 ans et je baigne dans cet univers-là depuis que je suis tout petit, pour moi, c’est une seconde nature. Je ne dirais pas que c’est facile d’écrire ces personnages, mais ils sont vraiment ancrés en moi.»

Entre les propos délirants de Dora (Jocelyne Zucco), la nonna de Robert et mamma d’Elisa, les raviolis trop cuits qu’on attend impatiemment et l’imbuvable vin maison de Dante qu’on boit poliment, les invités se balanceront à la gueule des vérités blessantes, des secrets bien gardés et quelques insultes corsées dans un anglais typique de Saint-Léonard.

«C’est un niveau d’anglais qui n’est pas très élevé, une langue propre à l’anglo-italien de Montréal, différente de celle de l’anglo-italien de Toronto. Celui de Toronto ne dira pas «dépanneur», «Bonanza Supermarché» ou «even you». Ce sont pour la plupart des expressions calquées sur le français et l’italien. Si je le pouvais, je ferais cette pièce dans les trois langues parce que d’habitude, dans les familles italiennes, on parle les trois langues autour de la table», conclut Steve Galluccio, qui promet une version française de sa pièce.