Zone HoMa : 5 artistes à surveiller dans Hochelaga
Banc d’essai et territoire de découvertes, Zone HoMa installe encore ses pénates à la Maison de la culture Maisonneuve pour vous présenter des artistes en pleine éclosion. Voici cinq projets qui ont retenu notre attention et qui sont présentés au cours des deux premières semaines de l’événement.
Les beignes
Matthieu Girard est comédien et vous l’avez sans doute vu sur la scène du Quat’sous dans une mise en scène d’Éric Jean (Chambres, S’embrasent, Emovere et En découdre). Mais ceux qui ont eu la chance de le croiser sur leur route savent qu’il est aussi un amusant personnage, doté d’un humour atypique et convivial, posant sur le monde un regard décalé et bon enfant, mais certainement pas dénué d’acuité. On suppose que tous ces ingrédients gagnants se retrouveront dans ce texte, Les beignes, qu’il propose au public de Zone HoMa par l’entremise des voix des comédiens Adrien Bletton, Tanya Brideau, Christian Baril, Julie de Lafrenière, Joseph Martin et Emmanuel Schwartz. On n’en sait pas beaucoup plus, sinon que ça se passe dans un Tim Hortons et que seront peut-être évoquées les saveurs indescriptibles, étrangement standardisées, des célèbres beignes canadiens. Mais plus vraisemblablement, la pièce propose une galerie de personnages colorés se croisant au comptoir du Tim Hortons. Une pièce absurde, dit-on, et même une pièce «à l’ambiance brune». Ça promet.
Le 17 juillet à 20h, en ouverture de Zone HoMa
Iseult et Evaelle: un beau conte d’amour et de mort
Reposant sur une démarche d’improvisation et mettant en scène comédiens, danseurs et DJ, ce spectacle est issu de l’esprit allumé de Pénélope Bourque et Véronique Bossé (notre photo). Pourquoi retient-il notre attention? Parce que l’une de ses idéatrices, Pénélope Bourque, se fait fort remarquer depuis sa sortie du programme d’écriture de l’École nationale de théâtre, où l’on a applaudi son écriture qui convie les grandes figures mythiques ou romantiques pour parler d’aujourd’hui avec puissance et ampleur. Ici, une adolescente nommée Evaelle, qui voit la vie comme un théâtre, tombe amoureuse de la jeune et discrète Iseult. Avec elle, elle vivra une histoire d’amour et de mort que les comédiens improvisent à partir d’un canevas. C’est une histoire de passion, mais aussi une histoire d’adolescence, avec tout ce que ça implique de romantisme et de quête du plus grand que soi.
Le 19 juillet à 20h
Marie et Mario
«Marie et Mario s’aiment, mais c’est compliqué.» Ainsi l’auteur Benjamin Prescott La Rue présente sa toute première pièce mettant en scène deux «assistés sociaux» qui «s’inventent des jeux de rôle par lesquels ils essaient, tant bien que mal, de pallier les difficultés érectiles de Mario». Alors qu’ils se demandent s’ils s’aiment assez pour se reproduire, leurs voisins Jacques et Joanne s’immiscent dans la conversation. S’ensuivra un drame morbide qui devrait achever de convaincre le couple de renoncer à la procréation. Mais rien n’est si simple chez Marie et Mario. Abordant, par l’entremise de personnages pittoresques, les enjeux de la procréation mais aussi la machine économique qui domine ce monde et contraint la liberté d’agir, cette mise en lecture joyeuse est donnée à entendre par les comédiens David Strasbourg, Isabeau Blanche, Marie-Ève Groulx, Sylvie Léonard et Guy Vaillancourt, dirigés par Émilie Coulombe.
Le 22 juillet à 20h
Table rase
Six filles, une grande table, des questionnements existentiels et de la bouffe. Le tout dans une mise en scène de l’aguerrie Brigitte Poupart. Voilà ce que propose le collectif Les chiennes dans ce spectacle qu’elles décrivent comme le «polaroid vivant d’une génération qui capote». Connaissant le travail antérieur de la metteure en scène, ça risque d’être une soirée haute en rebondissements. Une heure de désorientation au féminin avec les comédiennes Vicky Bertrand, Marie-Anick Blais, Catherine Chabot, Rose-Anne Déry, Sarah Laurendeau et Marie-Noëlle Voisin.
Le 29 juillet à 20h
F.L.I.R.T
Elle s’appelle Ariane Castellanos (ou Ariane Chateau). Comédienne aperçue à la télé mais avant tout éprise de théâtre, elle propose avec son complice Félix Léveillé «un rap émotif, un combat intime». Mais c’est surtout l’histoire d’une fille au besoin d’amour infiniment grand et qui se trace un chemin d’excès et d’autodestruction. L’histoire d’une fille atteinte du trouble de la personnalité limite (même si le texte ne le mentionne jamais vraiment) et de son parcours hachuré en une nuit folle. «Ce sera une performance théâtrale d’environ 45 minutes, explique l’actrice, avec la musique en premier plan. Je travaille avec un acteur/DJ afin de créer une bande sonore en réplique au texte. L’objectif est de créer une ritournelle musicale, un tourment sonore en écho au texte par un travail d’échantillonnage, de mixage et d’enregistrement en loop.»
Le 30 juillet à 20h
Zone HoMa, du 17 juillet au 23 août zonehoma.com