The Lion King à la PdA : Le roi des vilains
Scène

The Lion King à la PdA : Le roi des vilains

De l’importance du renouvellement — et du yoga! — avec Patrick R. Brown, nouvel interprète de Scar au sein de la comédie musicale The Lion King.

Si, soir après soir, Patrick R. Brown surprend sous l’épais maquillage — et le lourd costume (on y reviendra) — de l’infâme Scar, sa feuille de route est encore plus étonnante. Outre ce rôle de félidé despote, l’homme de théâtre a aussi enfilé les collants affriolants du Dr Frank N Furter pour une production du Rocky Horror Picture Show en plus d’avoir interprété l’horloge majordome Cogsworth pour une adaptation scénique de The Beauty & The Beast. «Et ce n’est pas tout, j’hérite souvent de gentlemen britanniques très pince-sans-rire», ajoute-t-il, confirmant que son agent et lui accordent une grande importance à la variété dans son choix de rôles ainsi que lors d’auditions. «Au risque d’être cliché, je ne voudrais pas qu’on m’identifie à un genre de rôle très précis.»

D’où, on imagine, sa vision quasi shakespearienne d’un lion à la rivalité fratricide. 

Scar et Richard III, même combat!

Ainsi, dans un autre entretien avec Broadway.com, l’acteur rapprochait le fameux vilain à une figure quasi tragique. «Le jouer comme un simple “méchant” serait d’un ennui! C’est un personnage très complexe. Il ne voit pas ses actions comme des actes ignobles. Il est tout simplement prêt à tout pour accéder au trône; là où il fera finalement une différence pour son peuple. C’est un peu comme Richard III de Shakespeare; sauf qu’à la place de la bosse, j’ai hérité d’un costume tout en angles qui fait que Scar n’a pas vraiment l’air d’un lion qu’on voudrait flatter!»

Lors de notre entrevue, Brown ajoutera que ce constant renouvellement pourrait expliquer le succès de la comédie musicale qui, 17 ans après sa création, parcourt toujours le monde; souvent à guichets fermés. «Bien que l’aspect “Disney” de la chose peut donne une vision extérieure assez “monolithique” de la chose, le renouveau est — en fait — encouragé au sein de la production et c’est ce qui pourrait expliquer, à mon avis, le succès de The Lion King. À la base, l’histoire est “classique” — un héros qui doit triompher de l’adversité pour se réaliser, etc. — et nous rejoint tous. Mais ce qui vient avec — les numéros de chants et de danses, les costumes, la scénographie — rend le tout très beau; sans compter les changements au sein de la distribution et les modifications apportées aux costumes et maquillages qui gardent l’œuvre “fraîche”. C’est un peu comme un cadeau enrubanné dans un emballage somptueux!»

L’œuvre, elle, fait en sorte que ses danseurs, chanteurs et acteurs voyagent aux quatre coins du monde (avant Broadway, Brown interprétait Scar au sein d’une production de The Lion King à Singapour) sans jamais s’encrouter. «Pour livrer la marchandise, les répétitions ne suffisent pas», tranche-t-il en abordant l’aspect très physique de la comédie musicale. «Les entraînements diffèrent selon les membres de la distribution. Pour ma part, c’est le yoga. Non seulement le costume est lourd et peu confortable, mais la posture féline que je dois adopter tout au long fait en sorte que c’est très exigeant pour mes genoux!», glisse-t-il au passage.

La vie après la jungle

Actif au sein de la troupe depuis 2012, l’acteur confie qu’il commence à considérer la vie après The Lion King sans, toutefois, se dire prêt à remettre sa couronne. «Je dois beaucoup à The Lion King. En plus du rôle, la production m’aura permis de beaucoup voyager, mais je dois avouer qu’après des années à titre d’acteur en exil [NDLR : «Actor in exile» est aussi le nom du blogue de Brown qui documente ses périples au fil des productions], il m’arrive de penser à trouver du travail plus près de la maison!», termine-t-il, pince-sans-rire, bien évidemment.

The Lion King est présenté à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des arts jusqu’au 7 septembre. Détails et billets ici.