11e édition du festival Les HTMlles
Un festival multidisciplinaire à Montréal qui se penche sur des problématiques cyberféministes, afro-futuristes et queer.
La 11e édition du festival Les HTMlles aura lieu du 7 au 15 novembre 2014. L’événement, organisé par les responsables du Studio XX, rassemble différentes intervenantes d’un peu partout dans le monde pour des conférences, des expositions, des performances et des tables rondes de nature cyberféministe, afro-futuriste et queer. La thématique, cette année, c’est Zéro Futur(e).
Zéro Futur(e), comme un constat d’échec de l’univers virtuel transformé en milieu de surveillance et de censure, mais aussi comme porteur d’espoir, selon Sophie Le-Phat Ho, codirectrice du festival: «Ça se concentre sur l’état du monde aujourd’hui, mais on prend aussi zéro comme un point de départ. On essaie de proposer à travers cette thématique une certaine subjectivité critique», explique-t-elle. «La diversité des propositions mène vers une autre sensibilité, et on a tout intérêt à affirmer une autre sensibilité sur le plan artistique.»
L’époque semble particulièrement pertinente pour discuter de cyberféminisme, selon Ximena Holuigue, coordonnatrice à la programmation du Studio XX: «Cinq panellistes nous donneront leur point de vue sur le cyberféminisme, ce que ça veut dire aujourd’hui, d’où ça vient. Je pense qu’en quelque sorte, nous sommes toutes ici des cyberféministes. Dès qu’on pose un geste ou une critique, et qu’on la met en ligne, on peut avoir un effet percutant dans le monde.»
Pour Katja Melzer, codirectrice, il s’agit de donner des plateformes à des voix souvent boudées médiatiquement et de créer un dialogue. «Le but est de proposer des positions et des voix qui ne sont pas présentées au grand public. Et on veut que les gens restent après les conférences et les tables rondes, parce que parfois ils n’osent pas parler après les présentations. Mais on invite les gens à participer.»
La frontière entre participantes et public sera à son plus flou pendant le HackFest, organisé par FemHack, tandis que l’événement se veut participatif, inclusif et interactif.
Les conférences et tables rondes se transforment ensuite en performances de DJ, incluant l’artiste Aïsha C. Vertus, dont la musique est un mélange de soul, de jazz et d’électro, entre autres, et qu’on qualifie d’afro-futuriste. «C’est un honneur pour moi de faire un DJ set avec la musique qui s’apparente à l’afro-futurisme en général», explique la jeune artiste qui cite George Duke, Janelle Monáe et Sun Ra comme des influences qu’elle inclut dans son répertoire musical.
Tandis que Aïsha C. Vertus a été invitée formellement par les directrices du festival, le recrutement se fait en deux parties: d’une part, il y a un appel aux artistes qui peuvent participer en soumettant des projets liés à la thématique, et de l’autre, il y a les invitations officielles. Les activités sont aussi organisées pendant l’année lors de différents événements organisés par le Studio XX.
«On a des événements mensuels dans l’espace galerie. On a beaucoup d’événements avec d’autres organismes. On a un programme de résidence, aussi. Donc, ça bouge beaucoup à longueur d’année», explique Ximena Holuigue. Le studio nourrit le festival, qui jouit de la participation de bénévoles acharnés.
«On parle à de nombreuses générations, mais ces temps-ci, il est intéressant de voir la participation des étudiantes universitaires qui veulent nous aider. Ça vient de nouveaux partenariats qu’on développe, et c’est ça qui fait connaître le studio XX et le festival à travers les années», explique-t-elle.
Du 7 au 15 novembre / htmlles.net