Calendrier Arts de la scène : Politique et féérie sur scène
Les petits orteils
Classique jeunesse du temps des Fêtes, la pièce Les petits orteils a été jouée des centaines de fois depuis sa création en 1991, mais est ici offerte dans une nouvelle mouture créée en 2011. La pièce de Louis-Dominique Lavigne agite des enjeux métaphysiques et philosophiques en les adressant aux tout-petits dans une langue poétique, sans infantilisation. S’amusant avec les mots et avec les récits, elle est aussi portée par une forte narrativité interrompant ses dialogues par des moments de conte et de retours sur soi. La mise en scène de Lise Gionet est à voir le 20 décembre aux Écuries.
Baobab
Le Théâtre Motus invite les spectateurs de 3 à 8 ans à se laisser envoûter par Baobab, l’histoire d’un garçon africain au destin plus grand que nature. L’auteure et metteure en scène Hélène Ducharme, fascinée par l’Afrique, tisse ici une histoire de son cru en s’inspirant de différents contes du Sénégal et du Mali. Le résultat est charmant, jamais moralisateur, et laisse une grande place à des figures phares de l’imaginaire africain, avec ses sorciers et ses animaux parlants. Du 27 décembre au 4 janvier à la Maison Théâtre.
Le réveillon des Improductifs
Dans un spectacle d’impro-sport des Improductifs, vous êtes les rois et maîtres. Les trois performeurs (Laurent Paquin, Simon Boudreault et Daniel Malenfant), en compagnie de leur animateur Nicolas Pinson et de comédiens invités, sévissent maintenant depuis dix ans, affinant des improvisations conceptuelles dont la plupart des règles sont imposées par le public. Ils flirtent avec le chant, la marionnette, la musique et la vidéo, déjouant les règles classiques de l’improvisation et en faisant un spectacle vitaminé et implacable. C’est la toute première fois qu’on les verra dans un concept de Noël: le Réveillon des Tout-seuls vous invite à rire et délirer entre Noël et le jour de l’an, le 29 décembre au Petit Campus.
2014 Revue et corrigée
La traditionnelle revue de l’année du Rideau Vert n’est pas bien fielleuse et se garde bien d’écorcher véritablement les politiciens qu’elle parodie, mais elle est néanmoins conçue dans un appréciable esprit festif et jouit d’interprétations solides. Marc St-Martin, notamment, y brille particulièrement comme imitateur, mais également Suzanne Champagne, dont la personnification de Pauline Marois devient peu à peu légende. Notre collaborateur Joseph Elfassi écrivait au début du mois que «si les blagues sont formelles, parfois prévisibles, souvent présentées au premier degré, efficaces et nombreuses, les performances, elles, tiennent du prodige.» Jusqu’au 4 janvier.
Salut 2014! Cabaret politique et bouffonneries
On dit de cette revue de l’année, présentée depuis quelques années au Petit Medley, qu’elle est plus incisive et moins policée que celle, plus courue, du Théâtre du Rideau Vert. Écrit par Philippe Lemieux et mis en scène par Richard Fréchette, ce spectacle décortique l’année 2014, haute en rebondissements politiques, en flirtant autant avec le sketch parodique que la chanson. Une équipe de jeunes acteurs, notamment Véronique Pascal et Guillaume Regaudie, se chargent du feu roulant de blagues avec une énergie indéniable. Les 18, 19, 20 et du 26 au 30 décembre au Petit Medley.
2014 dans le tordeur avec l’équipe du 16 heures
Jocelyn Lebeau et Martin Proulx diffusent chaque jour sur le site web de Télé-Québec Le 16 heures une capsule tournant l’actualité en dérision. Multipliant les perruques et les facéties, les deux jeunes comédiens ont gagné un public assidu au cours des derniers mois et offrent pour la toute première fois une revue de l’année sur scène. Dans une mise en scène de Guillermina Kerwin sous la direction artistique de Brigitte Poupart, ce spectacle attire notre curiosité. Le duo Proulx/Lebeau saura-t-il passer du format court au format long? Réponse les 19 et 20 décembre ou les 6 et 8 janvier. Détails au 2014dansletordeur.com.
Le grand sapin
À la Chapelle Saint-Antoine de Longueuil, la troupe du 450 propose en été et pendant la période des Fêtes du théâtre sans prétention, réalisé à la bonne franquette et parfois dans un esprit caustique. La pièce de Noël, cette année, s’intitule tout simplement Le grand sapin et n’a pas d’autre ambition que d’inventer un conte de Noël à partir des recettes classiques du genre, mais en se permettant quelques libertés. Dans cette comédie au parfum rural, signée Vincent Pascal, se croisent un curé, une mairesse et des bergers. Jusqu’au 28 décembre.
Suites curieuses
La chorégraphe Hélène Blackburn, l’une des rares Montréalaises à créer des spectacles de danse pour enfants, orchestre dans Suites curieuses «un subtil chassé-croisé dans lequel trois hommes et une femme vont et viennent, espiègles et malicieux, pour donner vie et corps aux célèbres personnages du Petit Chaperon rouge.» C’est aussi, dit la chorégraphe, «une très libre interprétation du conte de Perrault, une sorte de suite d’aventures qui place le Chaperon rouge au cœur de l’action… Et ce Chaperon rouge n’est pas naïf!» Les 19, 27 et 28 décembre à la 5e salle de la Place des Arts.
Casse-Noisette
Ce spectacle des Grands Ballets canadiens, dans une mise en scène de Fernand Nault, n’a plus besoin de présentation. Le ballet de Tchaïkovski est devenu un mythe, un événement qu’on célèbre chaque mois de décembre à Montréal avec le même enthousiasme. La lecture du conte, précédant le spectacle, attire de plus en plus d’enfants. Suivez la jeune Clara au Pays des neiges ou au Royaume des friandises. Du 19 au 22 et du 26 au 30 décembre à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.
Le Wildside Festival
L’année théâtrale débute toujours en anglais à Montréal, alors que le Wildside Festival propose une sélection de spectacles remarqués au Fringe ou ailleurs: un regard sur le théâtre anglophone émergent, qu’il soit montréalais, canadien ou new-yorkais. Cette année, on remarque dans la programmation une tendance à un certain théâtre érotico-trash (dans Delicacy, de Kat Sandler et dans F*** You! You F***ing Perv!, de Joseph Shragge et Leslie Baker), mais aussi un opéra-rock sur un personnage à trois jambes (Johnny Legdick: A Rock Opera) et une pièce de la troupe anglo-montréalaise Uncalled For, dont les membres sont maîtres d’un humour potache et cinglant. Dès le 7 janvier au Centaur.