2014 dans le tordeur / De la télé à la scène
Jocelyn Lebeau et Martin Proulx, duo comique de l’émission télé et web Le 16 heures, passent à la scène dans une revue de l’année où ils multiplieront perruques et facéties pour passer l’année 2014 dans le tordeur. Discussion avec Jocelyn au sujet d’une année pleine de rebondissements politiques.
Ils ont gagné un public assidu au cours des derniers mois à Télé-Québec avec leurs courtes capsules parodiques où ils personnifient Philippe Couillard comme Anne-Marie Dussault ou Julie Snyder. Le duo Proulx/Lebeau saura-t-il passer du format court au format long? Dans une mise en scène de Guillermina Kerwin et sous la direction artistique de Brigitte Poupart, ils tenteront de dérider des salles en quête de rire intelligent, alignant les sketchs à toute allure.
Au bout du fil, Jocelyn Lebeau se fait rassurant. On n’abandonne pas une formule gagnante: la version scénique du 16 heures conserve ses formules télévisuelles, mélangeant personnalités politiques et vedettes du petit écran. «Mais on a ajouté, dit le comédien, des numéros de stand-up dans lesquels on prend parole personnellement, en jouant notre propre rôle et en laissant une porte ouverte à l’improvisation, dans une volonté d’être en communication directe avec le public.»
Il y a aussi sur scène un house band de 4 musiciens, dirigés par David Rhéaume, et, surprise, une comédienne complice pour les épauler: nulle autre que Léane Labrèche-Dor. Et, qui sait, certains invités spéciaux, comme Anne-Marie Dussault ou Marie-Mai, pourraient se joindre à la partie. On ne sait pas…
Proulx et Lebeau, certes, sont des amuseurs qui tournent tout et tout le monde en dérision. Ils se considèrent néanmoins comme des artistes engagés et teintent clairement leurs sketchs d’une coloration politique. Le spectacle ira évidemment dans ce sens et, fidèle à leur habitude, il penchera un peu à gauche. «À travers les sketchs, explique Lebeau, ce spectacle est peut-être effectivement plus engagé, on y prend parole personnellement de manière sans doute plus affirmée qu’à la télé. Il reste que le militantisme ne nous intéresse pas et qu’on ne cherche pas à être identifiés, par exemple, à un parti politique ni à défendre des personnages politiques précis. Sauf qu’il est clair, que, d’une certaine manière, on laisse nos personnages prendre position pour nous»
Le 16 heures, c’est de la caricature politique pure, et en cette année d’austérité libérale, on verra assurément beaucoup sur scène les caricatures du premier ministre Philippe Couillard ou du ministre Barette, certainement pas représentés sous leur meilleur jour. «Mais, dit Jocelyn Lebeau, on commence par parodier la chute du PQ, et on s’en donne à cœur joie car le déclin de ce parti et son catastrophique projet de Charte nous fournissent une matière hyper-fertile. On ne veut pas non plus négliger la politique fédérale, à laquelle les Québécois accordent moins d’importance mais qui est encore plus inquiétante, à mon avis, alors qu’Harper installe peu à peu une culture militaire et saborde Radio-Canada.»
Ce fut une année, il faut le dire,politiquement difficile à vivre: coupures, austérité, course à la chefferie qui n’augure rien de bon. «Il faut trouver le comique dans ce qui est en vérité complètement déprimant. Ce n’est pas si simple.»
Les 19 et 20 décembre au Théâtre de la Ville, Longueuil
Le 6 janvier à la salle André-Mathieu, Laval
Le 8 janvier à la salle Maurice O’Bready, Sherbrooke
Détails au 2014dansletordeur.com