Olivier Normand / St-Agapit 1920 : À la douce mémoire de sa mamie
Scène

Olivier Normand / St-Agapit 1920 : À la douce mémoire de sa mamie

Elle est née à Saint-Agapit en 1920, elle habitait la maison blanche en face de la laiterie de ses noces jusqu’à ce que l’Alzheimer la prenne. Hommage posthume à une femme forte mais discrète du comté de Lotbinière.

Pink Floyd le chantait en 1973 sur l’album The Dark Side of the Moon: «Every year is getting shorter, never seem to find the time». Plus on vieillit, plus le temps passe vite. Il nous file entre les doigts. «Je pense qu’on porte toutes les époques de notre existence en nous jusqu’à la mort. Où c’est parti tout ça? C’est un questionnement très bizarre pour moi. […] Moi, j’ai 34 ans, mais j’ai encore 20 ans dans ma tête.»

C’est en retrouvant une vieille photo de sa grand-mère que le metteur en scène Olivier Normand a trouvé l’idée. «Elle est décédée il y a à peu près quatre ans maintenant, à 91 ou 92 ans, et elle habitait au CHSLD de Sainte-Croix. Quand on a su qu’elle allait mourir, que c’était la fin, on est allés chez elle pour chercher des portraits à utiliser pour le service. Je suis tombé sur toute une série d’images d’elle à 22 ans à la cabane à sucre avec ses amies. J’avais envie de dire à cette fille plus jeune que moi: « Tu le sais pas, mais tout était déjà fini ».»

 

Agapitons, agapitones

La légende prétend que c’est ça, le vrai gentilé de la place, et que c’est même une question dans le jeu de société Quelques arpents de pièges. Quoi qu’il en soit, le village n’occupe pas une place centrale dans la pièce, même si Normand avoue quand même y avoir puisé une grande part de son inspiration.

Il est allé à la rencontre de femmes (très) mûres au Manoir Bon Séjour, la maison de personnes âgées située juste à côté du cimetière. Un lieu qui a servi de décor pour le « teaser » vidéo de la pièce.

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Olivier Normand y a rencontré des dames lucides qui caressent leurs souvenirs dans les plus petits détails. «C’est souvent les moments charnières qui résistent à l’épreuve du temps, leur mariage ou la naissance de leurs enfants. Mais j’étais assez étonné, en jasant avec ma grande tante, de réaliser que c’était des petits éléments banals dont elle se souvenait, comme du fait que son mari lui avait acheté un coke la première fois qu’il l’avait vue!»

 

Danse, musique et théâtre

Diplômé du Conservatoire d’art dramatique, joueur de violon et interprète en danse contemporaine à ses heures (Ma sœur Alice), Olivier Normand est de ces artistes de moins en moins rares qui diversifient leurs activités. C’est précisément ce qu’il met à profit dans St-Agapit 1920 en mélangeant mouvements et dialogues. Sur scène, on retrouve la comédienne de formation Claudiane Ruelland (CharmeVania) ainsi que les danseuses Ariane Voineau et Mélanie Therrien. Cette dernière joue le rôle de sa mamie. «Mel a eu trois enfants. Tu sens dans son corps qu’elle pourrait avoir l’air d’une enfant, mais sa gestuelle est vraiment celle d’une femme. Je trouvais ça intéressant d’avoir une interprète qui porte ces deux âges-là. […] En plus, elle est très forte physiquement, comme ma grand-mère et les autres femmes de son temps.»

La musique a quant à elle été composée par Mathieu Campagna qu’on a récemment pu voir dans le Beu-Bye 2014 de Lucien Ratio. Les premières notes ont toutefois été pensées par Olivier, qui les jouera sur scène, mais un peu en retrait.

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Du 27 janvier au 7 février 2015
Premier Acte   

SUPPLÉMENTAIRES: du 18 au 29 octobre 2016 au Théâtre Périscope