Les écureuils aussi veulent être photographiés / Bar-Coop L'AgitéE : «C'est comme Friends au théâtre!»
Scène

Les écureuils aussi veulent être photographiés / Bar-Coop L’AgitéE : «C’est comme Friends au théâtre!»

Une compagnie locale, deux diplômées du Conservatoire et un désir (brûlant!) de sortir leur épingle du jeu. Leur deuxième spectacle, elles le présentent dans un bar de Saint-Roch.

Les écureuils aussi veulent être photographiés, c’est un titre pas mal long, mais surtout une comédie sur la mi-vingtaine comme Girls de Lena Dunham. Sans les foufounes ni les thèmes trash.

Cette pièce-là, c’est une réflexion sur l’adulescence de certains et le mode de vie plutôt archaïque (ou mature?) des autres. Ceux qui sont déjà mariés, parents et propriétaires d’une maison en banlieue à 25 ans ou même avant. Valérie Boutin, interprète et codirectrice artistique, détaille: «Est-ce que les deux se valent? Est-ce qu’ils sont heureux? On essaie de répondre à ces questions-là sans porter de jugement.» Et elle en rajoute: «Moi, ma mère s’est mariée à 23 ans et elle m’a eue à 24. Et mes parents sont encore ensemble! […] Est-ce que je passe à côté de quelque chose?»

Sa coloc et collègue Julie Lespérance ne s’en cache pas: ses ex-amies de la polyvalente à Beauport inspirent en grande partie ce texte qu’elle a écrit avec son ami Jonathan Caron. Ces filles qui publient des photos de mariage ou de bébé sur Facebook, celles à qui tu ne sauras pas quoi dire le soir des retrouvailles de 10 ans.

 

Théâtre indie

Habituée aux commentaires farfelus qui viennent avec son choix de carrière, Julie glisse des répliques savoureuses dans la bouche du personnage de Brigitte campé par Valérie, une infirmière qui paie l’hypothèque toute seule parce que son chum (joué par Jocelyn Paré) est un pauvre comédien. «Elle a les opinions auxquelles on est confrontées en faisant ce métier-là. Les questions comme « Ben, c’est tu payant? » Non, mais on le fait quand même parce qu’on aime ça! « Vas-tu faire de la télé bientôt? »»

Mais les deux artistes se font rassurantes: elles ne tomberont pas dans le piège des inside jokes pour autant. Ça reste un clin d’œil, quoique lourd de sens, au parcours parsemé d’embûches de celui ou celle qui veut se faire une place dans le monde du théâtre à Québec. D’ailleurs, à la base, leur projet n’avait pas été sélectionné par Premier Acte. «Je ne pense pas que nous voulons nous arrêter à quelqu’un qui veut nous diffuser ou non. […] Si nous voulons travailler et nous développer, il nous faut oser aussi et ne pas attendre que le téléphone sonne.»

Si l’AgitéE était un plan B (ou C) au départ, le bar de la rue Dorchester est devenu un atout mais aussi un carburant créatif. C’est suite à une lecture publique qu’ils ont eu l’idée de, finalement, y présenter le spectacle. « Julie et Jonathan sont retournés en écriture et on s’est dit « parfois ça se passe dans un bar, parfois ça se passe dans une cuisine. Me semble que ce serait l’fun de faire le show là!» Veut, veut pas le lieu a inspiré des trucs. »

 

8, 9, et 10 février à 20h

Bar-Coop L’AgitéE