Julie, tragédie canine / Premier Acte : Thriller immobilier adulescent
Scène

Julie, tragédie canine / Premier Acte : Thriller immobilier adulescent

Le passage proverbial chez le notaire est source de rebondissements dans la première production du Collectif Le Vestiaire, frais finissants du Conservatoire épaulés par leur ex professeur Jean-Philippe Joubert.

Leurs noms, c’est Pascale Renaud-Hébert et Samuel Corbeil. C’est eux qu’on voit sur l’affiche et qui ont peaufiné ce texte-là entamé entre les murs de la célèbre institution de la rue Mont Carmel. Le point d’ancrage aura été un cours d’écriture et création donné par Joubert, aussi directeur artistique de la réputée compagnie Nuages en pantalon.

Mais qu’est-ce qui a poussé une figure établie du théâtre local (en l’occurrence : le metteur en scène et co-producteur Jean-Philippe Joubert) à donner pareil coup de main à des petits jeunes? « Mon intérêt s’est vraiment développé quand on a commencé à parler de la maison, de la situation financière de Jade et Jeff, de la relation à l’argent de Laurence et Guillaume et qui sont des pileux finis. […] Tous ces rapports à l’argent, à la vie économique, à l’achat d’une maison. »

Le synopsis de l’histoire est plus-que-terre-à-terre : deux amies vont à New York, une agente immobilière et une enseignante au primaire. La première convainc l’autre d’acheter une de ses maisons et s’en réjouit parce qu’elle a vraiment besoin de cette commission-là pour vivre. Mais de retour chez elle, le chien de la deuxième a disparu, ce qui a pour effet de faire éclater le couple de cette dernière. S’en suit une course contre la montre pour que le couple A se sorte d’une misère financière certaine grâce aux sous du couple B. Réussiront-ils à recoller les morceaux? Éviter la rupture des deux autres pour s’assurer de manger trois repas par jour?

 

« Un vrai show de jeunes »

C’est les mots que le mentor de Corbeil et Renaud-Hébert utilise pour décrire Julie, tragédie canine. Textos en projections, retrouvailles du secondaire en trame de fond. « Y’a vraiment une énergie de cet âge-là. »

Avant d’être comédienne, et auteure pour le théâtre, Pascale Renaud-Hébert a d’abord travaillé en télévision comme coordonatrice de production pour Juste pour rire en plus d’être dans l’équipe des jaunes à la LIM, ce qu’elle continue de faire. « C’est comme un coaching d’écriture et de jeux à chaque semaine. Les comédiens qui jouent-là son tellement bons, c’est toute du monde tellement talentueux et inspirant. »

Portée vers le comique dans les dialogues qu’elle compose mais aussi en créant ses personnages, l’improvisatrice des dimanches dit vouloir faire un théâtre accessible. Drôle mais relativement sérieux, comme ce fut le cas avec son deuxième texte présenté au dernier Festival du Jamais Lu, la fois où elle avait mis en lecture l’histoire d’une mère atteinte d’un cancer. « Ça reste une mère qui dit Indigo Express à la place d’Amigo Express. »

Jean-Philippe Joubert, quant à lui, perçoit la pièce de Pascale et Samuel comme le miroir des fin-vingtenaires en voie de devenir vraiment adultes.  « C’est le moment où ça fait quatre ans que les personnages ont fini l’école, qu’ils travaillent comme enseignants au primaire. Ils ont un plan et ils sont rendus là dans leur vie. Ils sont en train de se fixer et quand tu fixes ça vient avec des vertiges.  »

Est-ce que le dénouement sera heureux? On ne vous vend pas de punch. Mais sachez la volonté de faire rire est au centre du truc, un peu comme dans un match d’impro.

 

Du 24 février au 14 mars

Premier Acte