FBDFQ 2015 / Survol sélectif : Québec part sur une bulle
La scène et les cases font des bébés ensemble au Festival de la bande dessinée francophone de Québec. Survol d’une programmation riche en spectacles multidisciplinaires et en expositions (vraiment) transcendantes.
Talents locaux
Sortez vos chaussures de danse. Les experts du rockabilly de Melvis and the Jive Cats jetteront un sort à votre popotin, armés d’irrésistibles morceaux des années 1950 comme ceux d’Elvis Presley et de Jerry Lee Lewis. Un vendredi soir ultra festif mis en images par les illustrateurs Estelle Bachelard, Francis Desharnais et Nicolas Keramidas. Ensemble, ils composeront (en direct et sur grand écran!) un cadavre exquis racontant les péripéties amoureuses de la chanteuse du groupe, Mel Lalancette. Trouvera-t-elle son prince charmant, telle une Cendrillon, ce soir-là au bal?
Bonus non négligeable: les pros de l’école Port-O-Swing seront là pour enseigner les pas de base. Le 10 avril à 20h au Musée de la civilisation.
Il n’y a pas que la Revengeance des duchesses ou les Contes à passer le temps qui misent sur le fort sentiment d’appartenance que les gens de Québec éprouvent vis-à-vis leur quartier. Saint-Sauveur, Vanier, Beauport, Charlesbourg et les autres sont immortalisés dans une exposition ouvertement chauvine regroupant 11 bédéistes de la relève, dont David Gauthier qui faisait paraître Le poids du vide en novembre dernier. À l’Espace Galerie Sherpa du 1er au 11 avril.
Cette année, Pishier ne se contente pas de barbouiller les vitrines des commerçants du Faubourg Saint-Jean-Baptiste. Le photogénique gringalet à lunettes est aussi responsable d’enjoliver la bibliothèque Collège-des-Jésuites du 3 au 27 avril avec ses petits bonhommes aux traits naïfs. Des œuvres réalisées conjointement avec l’auteur Nathaël Molaison sous le thème de l’adolescence et de l’éveil sexuel.
French Connection
En plus d’un partenariat avec ses homologues de Lyon et Saint-Malo, l’équipage de Thomas-Louis Côté (directeur général) fait une place franchement concrète au 9e art en provenance de l’Hexagone. Sans verser dans l’opportunisme ni le tape-à-l’œil, Hommages à Charlie Hebdo réfère évidemment aux tristes événements de janvier, mais avec une touche locale. Paul Bordeleau, Pierre Girard et Jimmy Beaulieu figurent à la longue liste des artistes qui se sont prêtés au triste exercice. Sur les murs de la nouvelle bibliothèque Monique-Corriveau, relocalisée dans l’ancienne église Saint-Denys-Plateau depuis relativement peu, du 2 au 28 avril.
Dans un registre d’émotions pas mal plus hop la vie, on prend notre brochure du FBDFQ et on encercle la date du 11 avril. C’est ce jour-là, à 14h30 et au Musée de la civilisation, que le réputé bédéiste documentaire Emmanuel Lepage viendra offrir une conférence-spectacle. Une sorte de version pas mal plus «artsy» des Grands Explorateurs au cours de laquelle il partagera des anecdotes liées à la création de sa série d’albums intitulée Australes, dont le deuxième et plus récent tome (La lune est blanche) est sorti en 2014. Une expédition rendue possible grâce à l’Institut polaire français, puisque le bédéiste et son frère ont eu la chance de prendre part à une mission de ravitaillement aux confins de l’hémisphère sud. Comme dirait l’autre, l’animateur d’une populaire émission scientifique diffusée sur une certaine chaîne publique, c’est «fascinant».
On garde aussi notre dimanche après-midi pour Satie: croquis et agaceries, une édition toute spéciale des P’tits Mélomanes du dimanche. Probablement l’activité la plus «tous publics» que Maurice Laforest n’a jamais eu la chance d’organiser dans le cadre de cette série dédiée aux gamins à la base. Son angle d’attaque pour ce court spectacle d’une quarantaine de minutes? Présenter le compositeur français Erik Satie comme le drôle de cabotin qu’il était. Une facette de sa personnalité que pas mal de gens ignorent, à commencer par les fanas de danse contemporaine qui ont l’habitude d’entendre ses pièces dans des contextes oniriques et poétiques.
Le pianiste fait équipe avec le bédéiste Francis Desharnais (très en demande!) pour mettre en images quelques saynètes rigolotes imaginées par la femme de théâtre Véronika Makdissi-Warren à partir des textes absurdes de Satie lui-même. À 14h, et dans l’espace-bar du Cercle, le 12 avril prochain.
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