En marge du FTA : Bruxelloiseries, karaoké et chorégraphies au OFFTA
Scène

En marge du FTA : Bruxelloiseries, karaoké et chorégraphies au OFFTA

La programmation du OFFTA a été dévoilée hier et promet de fertiles rencontres entre créateurs du Québec et de Wallonie-Bruxelles, ainsi qu’une sélection très diversifiée de danse et théâtre.

Ce jeudi 16 avril, a été dévoilée la programmation de la 9e édition du OFFTA, festival voué à la jeune création d’avant-garde en arts vivants. Cette année, le OFFTA développe notamment des relations avec l’international, invitant quelques artistes de Wallonie-Bruxelles à créer des liens avec des artistes montréalais. L’événement est inévitablement teinté par la programmation que l’organisme prépare pour l’évènement Ailleurs en Folie – Montréal/Québec dans le cadre de Mons 2015, Capitale européenne de la culture qui aura lieu en Belgique en septembre prochain.

Cette année l’équipe a décidé d’enraciner sa réflexion dans le contexte général d’austérité qui nous entoure et d’affirmer que Nous sommes riches. En plus des 16 spectacles issus de la programmation régulière – et les cinq activités satellitaires – près d’une quinzaine d’évènements animeront lesJardins Gamelin du Quartier des spectacles.

À titre de coup d’envoi, le OFFTA récidive encore cette année avec les MixOFF, une série d’objets scéniques aux frontières de diverses pratiques culturelles et artistiques. Pour sa 9e édition, le festival est donc fier d’inviter huit jeunes artistes de Wallonie-Bruxelles et du Québec à travailler en binôme afin de faire éclore de nouveaux dialogues transatlantiques. Les univers d’Emmanuel Schwartz et Salvatore Calcagno s’interpénètreront, tout autant que ceux d’Adam Kinner et Vera Tussing, de Sarah Berthiaume et Florence Minder, d’Olivia Boudreau et Sabine Molenaar.

À ces rencontres inédites succèderont le MashOFF, une soirée étonnante concoctée par le OFFTA et l’équipe de 100Lux. Sous la vigile de Martine Bruneau, Axelle Munezero & Katya Montaignac, commissaires de l’évènement, d’audacieuses rencontres entre la scène contemporaine et des artistes émergent(e)s issu(e)s de différentes pratiques de danses urbaines ( popping, waacking, b-boying, etc.) donneront lieu à une suite de solos et duos improvisés par des créateurs invités.

Artiste multidisciplinaire, Benoit Landry et sa compagnie Nord Nord Est proposeront pour leur part Les Sports d’été, une création théâtrale dans laquelle le frisbee, la corde à danser et le hula-hoop se pratiquent dans une imperturbable allégresse. Philippines, véritable laboratoire chorégraphique, sera l’occasion de voir Peter James et Nicolas Cantin transformés en chercheurs d’or, en faux chercheurs d’or, avec pour unique quête celle du plaisir partagé.

Lors du premier programme double de la programmation, le monde sombre, en morceaux et traversé par un rire tragique de Logique du Pire, laboratoire théâtral d’Étienne Lepage, précèdera STROKE, une performance de danse créée par Louise Michel Jackson et Ben Fury qui y questionnent le désir d’intensité pour échapper à la tiédeur de la réalité.

À la lisière des arts visuels performatifs et de la magie, Christian Messier offrira par la suite La vérité en magie, un enchaînement d’actions dont l’hybridité artistique suscitera de nouveaux éclats de sens. Ce deuxième programme double sera complété par CAPITALIST DUETS, un produit chorégraphique répondant aux attentes du spectateur selon les moyens de ses créateurs, Public Recordings.

Transposition musicale et performative des conditions d’utilisation de Google, Terms of Service de John Boyle-Singfield usera quant à lui des codes scéniques des arts vivants, du chant choral et des dispositifs propres aux médias de masse afin de mettre en valeur ce texte important, bien que très peu lu. La messe basse poursuivra avec SIRI, un huit clos théâtral où cette application informatique se voit, pour la première fois, confier un rôle sur scène.

Sous le signe de la performance, se succèderont ensuite dans une même soirée les imaginaires singuliers de deux jeunes créatrices; Withney Lafleur présentera KEEP IN TOUCH, une étude minimaliste et radicale du terme générique « contact » et Mykalle Bielinski enchaînera avec Gloria, une oeuvre polyphonique et immersive où se rencontrent chant lyrique, musique numérique, vjing et théâtralité.

Le dernier programme double du festival offrira la chance d’assister aux plus récentes pièces de chorégraphes émergentes. Point d’intersection entre prise d’espace et prise de tête, Mine de rien de Marie Mougeolle et Liane Thériault s’éloignera du studio pour mieux y faire écho. De son côté, Catherine Gaudet présentera Tout ce qui va, revient, une étude vivante sur la question du regard.

Une aventure-karaoké sans acteur et réactualisant différents mythes grecs nécessitera la présence du public. Avec Orphée Karaoké, Création Dans la Chambre confrontera chaque spectateur à un destin mythique!

Avec la pièce documentaire J’aime Hydro, Les Productions Porte-Parole et Annabel Soutar invitent Christine Beaulieu à mener sa propre enquête sur ce qu’est devenue la relation entre Hydro-Québec et ses « maîtres chez-nous » : les Québécois.

LE OFF AUX JARDINS GAMELIN

Cette année, le Quartier des spectacles en étroite collaboration avec Pépinière & co., ont créé un aménagement éphèmère à la Place Émilie-Gamelin du Quartier des spectacles: Les Jardins Gamelin. Le OFFTA y présentera une toute nouvelle programmation extérieure gratuite, du 14 au 31 mai.Sous le thème «Être riche», la soirée d’ouverture du OFF aux Jardins Gamelin débutera par un débat animé par la philosophe en résidence au OFFTA, Dalie Giroux.

Des prestations musicales d’artistes aussi variés que Pierre Kwenders, Dears Criminals et Kroy animeront Les Jardins Gamelin, tous les vendredis en formule 5 à 7. Ces rendez-vous musicaux seront accompagnés par La Grande Fente, qui nous présentera des Pop-Up Chorégraphie, une série d’improvisation basées sur les performances des artistes qui seront sur la scène principale.

Les artistes participant au MixOFF d’ouverture du festival s’installeront dans les containers pour une durée de 10 jours. Cette résidence entre jeunes créateurs d’ici et de Belgique se terminera lors du lancement du numéro 155 de la revue Jeu, qui s’intitule « Québec-Wallonie-Bruxelles ».

Les Jardins Gamelin seront occupés par plusieurs installations tout au long du mois de mai. L’artiste Dominique Pétrin utilisera son amour du papier peint pour habiller les containers présents sur le site. On y retrouvera également durant toute la durée de l’évènement l’installation sonore Le son de l’ère est froid par L’eau du bain.

S’y joindront deux installations éphèmères: la première d’entre elles sera Habitats, constituée de tout et de rien, conçue par Benoit Landry, Anna Ward et Nord Nord Est. La deuxième, Archipel, sera élaborée par Création Dans la Chambre, les mêmes qui, tous les dimanches après-midi, nous offrirons un Karaoké extérieur!

En plus de ces installations, Gabriel Plante nous offrira une activité pour se défouler, un tout nouveau sport, le Plyball, du jeudi au dimanche, en début de soirée. Enfin, Atypique – Le Collectif prendra d’assaut les Jardins Gamelin le temps d’une soirée afin de nous présenter Trame, un parcours déambulatoire où la danse et le fil s’entremêlent.