Concours international Petipa : Un vibrant hommage posthume pour Marius
Scène

Concours international Petipa : Un vibrant hommage posthume pour Marius

Né d’une mère comédienne et d’un père lui aussi ballerin en 1818, Marius Petipa est entré dans la légende avec ses chorégraphies (Casse-noisette, notamment) qui sont encore dansées aujourd’hui. Jacques Marsa, retraité de l’Opéra de Paris, et Christiane Bélanger de l’école de danse du même nom le soulèvent au rang d’artiste culte en co-organisant la première édition du Concours international Petipa de Québec.

Rejoint dans le jardin de sa maison dans le Périgord, l’ex-danseur étoile français Jacques Marsa s’offre une pause bien méritée en maillot de bain sur le bord de sa piscine. Faut dire, et de son propre aveu, que l’homme de danse prend l’avion pour offrir des classes de maîtres chaque week-end. Ses destinations de prédilection : la Roumanie, l’Australie, la Suisse, l’Italie, l’Espagne, la Nouvelle-Zélande et l’Allemagne. On a affaire à un vrai globe-trotter, mais aussi « un rare représentant de l’école française partout dans le monde ».

C’est à Bruxelles, il y a six ans, qu’est né le Concours international Petipa. À partir de maintenant, une édition sur deux aura lieu dans la Vieille Capitale. Un choix étudié. « Je dis toujours que la France est tellement puissante sur le plan culturel qu’elle a tendance, comme une bonne mère, à étouffer un tout petit peu tous ses enfants. »

Jacques Marsa à l'occasion d'une de ses classes de maître (Courtoisie: Concours international Petipa)
Jacques Marsa à l’occasion d’une de ses classes de maître (Courtoisie: Concours international Petipa)

Pour le moment, on dénombre 80 inscriptions à Québec. « Ce qui, pour une première édition, est quand même très intéressant parce que c’est pas dans la culture québécoise au jour d’aujourd’hui d’aller dans des concours. » L’âge des participants oscille entre 7 à 20 ans. On pourra par ailleurs apprécier le talent des gagnants à l’occasion de la Soirée de gala du 30 maiau Grand Théâtre de Québec.

Mais attention : les jeunes artistes doivent aussi être de bons interprètes pour remporter les honneurs! « Vous avez des grands concours qui existent dans le monde comme le grand Prix de Lausanne ou par exemple Varna où là, véritablement, c’est des pouliches de course. […] Nous, le concours Petipa, c’est un concours où on juge bien sûr sur la technique mais on juge aussi sur le côté artistique, sur le travail et l’écoute. C’est pour ça qu’il y a des master class. »

 

Des invités de marque

Mais le vrai tour de force de M. Marsa et de Mme Bélanger, c’est vraiment d’avoir réussi à regrouper un panel franchement pas piqué des vers et issu des quelques-unes des meilleures institutions de ballet qui soient. Plus concrètement, on note : Gradimir Pankov des Grands Ballets Canadiens, Alphonse Poulin de la Juilliard School de New York et l’étoile du Bolshoï Michael Shannon.

Le jury pourra aussi compter sur Kader Bélarbi, danseur étoile de l’Opéra de Paris qu’on peut apprécier ci-dessous avec sa collègue Marie-Agnès Gillot dans une chorégraphie de Carolyn Carlson.

La seconde partie du spectacle de clôture sera, par ailleurs, ponctuée par des numéros créés par des compagnies aussi célèbres que Rudra-Béjart, BJM Danse et le Théâtre du Capitole. Jacques Marsa signe même une chorégraphie intitulée Tryptique qui sera dansée par le Ballet de Québec.

S’il faut retenir un truc, c’est que le mot « international » de l’appellation officielle puisque certains participants viendront d’aussi loin que de l’Australie. En ce sens, le choix du nom Petipa devient un genre de symbole. « Aujourd’hui Marius Petipa c’est quand même les grands ballets du répertoire classique. C’est Le Lac des cygnes, c’est tous les grands ballets qu’on connait aujourd’hui. […] Mais en plus c’est quelqu’un qui a fait sa carrière à l’extérieur de la France, en Russie, ce qui montre bien que c’est quelque chose d’international la danse. »

Morale de l’histoire? Faut souvent s’exiler pour obtenir du succès et si Marius a osé le faire au XIXe siècle, y’a rien qui peut freiner une jeune artiste en 2015.

 

 

Soirée de gala

Samedi 30 mai à 20h

Grand Théâtre de Québec

Plus d’infos via petipa.ca