Simon Boudreault / En cas de pluie aucun remboursement : Escroqueries estivales
Scène

Simon Boudreault / En cas de pluie aucun remboursement : Escroqueries estivales

La soif d’être au sommet de la hiérarchie et l’audace d’user de tous les moyens pour être le successeur du royaume: c’est ce que propose Simon Boudreault avec En cas de pluie, aucun remboursement, comédie sur les jeux de pouvoir au sein des employés d’un parc d’attractions. Rencontre avec l’auteur. 

«Ça m’intéresse toujours, les jeux de pouvoir, les relations de travail, l’ambition, les jeux hiérarchiques; ce sont des choses qui m’allument beaucoup», affirme d’emblée Simon Boudreault, qui s’est fait donner carte blanche par Le Petit Théâtre du Nord pour l’écriture du projet. «Je trouve que ces jeux sont présents dans toutes les sphères de la société et, surtout, je suis frappé par notre univers politique corrompu, avec toutes nos commissions d’enquête et nos différents politiciens. Ce qui me fascine, c’est à quel point, à toutes les échelles, dès qu’il y a une magouille possible, on va la saisir. Mon voisin va dire à quel point les politiciens sont tous des crosseurs, mais, en même temps, il va être content d’engager au noir des gens pour faire ses rénovations.»  

L’auteur s’est plongé dans les œuvres de Shakespeare, Druon et dans les séries télé House of Cards et Games of Thrones pour jeter les bases de cette nouvelle création. «Au fond, c’est une pièce politique qui n’est pas sur la politique, et j’ai voulu décaler un peu cette réalité-là en la plaçant dans un parc d’attractions familial. Ça me permettait aussi de faire plein de références à la royauté que je trouvais drôles.» On retrouve donc dans cet univers décalé Louis Le Juste (Reynald Robinson), qui doit trouver une succession au trône de son Royaume du Super fun. Parmi ses employés, trois capitaines de section (Sébastien Gauthier, Mélanie St-Laurent et Louise Cardinal) tentent d’en hériter. La fille du King (Catherine Paquin-Béchard) et deux étranges employés, Henri Le Bègue et Le Bossu (Jocelyn Blanchard et Lucien Bergeron) se disputeront aussi la place sans épargner leurs collègues.    

Celui qui était derrière l’écriture et la mise en scène de As is (tel quel) avoue son penchant pour l’humour grinçant et la comédie. S’il se permet d’aborder de nombreux thèmes et phénomènes sociaux sous différents angles grâce à cette dernière, l’auteur se désole cependant du traitement qu’on lui réserve au théâtre. «Je trouve qu’au Québec, on a depuis quelques années cantonné la comédie à un théâtre d’été « péjoratif » ou un théâtre de variétés, alors que c’est un genre qui est très vaste. C’est un genre qui permet plein de choses et je trouve que parfois, on le considère comme s’il n’était pas noble. C’est comme dire qu’en drame, il n’y a qu’un genre et c’est le mélodrame. La comédie est beaucoup plus ample que la vision qu’on en a.»