Marie-Eve Pelletier / Pierre et Marie… et le démon : Le diable au corps
La comédie Pierre et Marie… et le démon de Michel Marc Bouchard suit un couple marié au lendemain d’une soirée arrosée où une surprise de taille l’amène à s’interroger et à reconsidérer certains aspects de sa relation. Entretien avec la comédienne Marie-Eve Pelletier.
Ils sont amoureux. Ils sont également bien enlisés dans le quotidien par le travail qui accapare du précieux temps à leur vie de couple. Marie est une carriériste dévouée qui voit une opportunité de travail – devenir attachée politique – s’offrir à elle. «Si ce n’est pas la passion qu’elle a mise de côté, alors c’est le temps à consacrer à son amoureux, et ça commence à paraître!» dévoile Marie-Eve Pelletier à propos de son personnage. Pierre (Stéphane Gagnon) et Marie célèbrent cette promotion avec un tel enthousiasme qu’ils en dépassent leurs limites et se souviennent difficilement, au réveil, de ce qui a bien pu se passer la veille. En découvrant Blaise, un jeune homme étendu dans leur lit (Jean-Philippe Baril Guérard), le couple n’aura d’autre choix que de tenter de reconstituer les événements de la soirée et s’arrêter pour faire le bilan.
La pièce de Bouchard, écrite en 1997, a été actualisée par l’auteur pour la mise en scène de Nicolas Gendron et jouée de nombreuses fois depuis sa création. Marie-Eve Pelletier n’a pas souvent eu l’occasion de jouer la comédie, un genre et un jeu qui, toutefois, lui plaisent grandement. «Le théâtre est déjà un médium sportif, et quand on rentre dans la comédie, ce l’est encore plus, d’une certaine façon. On est au service du rythme; sans lui, il n’y a pas de gag. Il s’agit d’être dans une justesse et une humanité, mais au service d’une langue d’écriture et d’un rythme. Et ça, c’est vraiment l’fun.»
C’est dans «un univers comique plein de tendresse» qu’elle pourra explorer davantage la comédie, grâce à la richesse de l’écriture de Michel Marc Bouchard. «On ne se tape pas nécessairement sur les cuisses à chaque deux lignes, mais, certainement, on va sourire tout le long et s’attacher aux personnages. C’est très clair que c’est un auteur de théâtre d’une intelligence et évidemment d’une expérience incroyables. Les personnages et leur humanité vont vraiment au-delà du gag.»
Le travail de la troupe – composée également des comédiens Debbie Lynch-White et Jean-Léon Rondeau – s’est rapidement concentré sur les répétitions dans l’espace scénique, l’essentiel de la pièce se situant «dans l’action, dans les corps, dans les relations entre les personnages». Comédien et critique de cinéma, Nicolas Gendron signe ici sa deuxième mise en scène, moins d’un an après celle de Et au pire, on se mariera de Sophie Bienvenu, au Théâtre Prospero. «Ça paraît qu’il pose les bonnes questions, Nicolas, par rapport au texte. On construit donc lentement mais sûrement, sur des bases solides.»