Zoofest / Kyan Khojandi : Sans faux-fuyants
Kyan Khojandi est-il en train d’adopter Montréal? Le voici au Zoofest pour une deuxième année consécutive avec son one-man-show en chantier et des invités québécois pour une dizaine de soirs.
Bref, Kyan Khojandi aime Montréal. Il le dit d’une voix enthousiaste, sincèrement admirative. «Pour un Français qui aime l’humour et qui en fait, Montréal, c’est mythique. Et ça a été une belle surprise pour moi de découvrir que j’y avais un public attentif. Quand je suis arrivé l’an dernier, je pensais repartir à zéro et devoir me faire connaître, petit à petit. Or, j’ai rencontré un public qui avait bien suivi Bref sur Canal+ et qui s’est avéré être un vrai public d’humour, connaisseur, avec de vraies références. C’est le paradis.»
En plus de déguster Montréal et son monde, il est devenu pote avec Mehdi Bousaïdan, Jérémie Demay et Adib Alkhalidey, qui étaient tous trois montés sur scène avec lui pour quelques folies. Il espère les avoir à nouveau à ses côtés cet été, même s’il dit ignorer encore qui seront exactement ses invités. Car le one-man-show de Kyan Khojandi est une patiente construction qui s’érige petit à petit, au fil des villes et des expériences, par essais et erreurs devant public entre Paris, New York et Montréal. «Je prends mon temps, dit-il, car mes spectacles sont autobiographiques et nourris par différentes expériences de vie. J’essaie de me permettre de vivre, avant de boucler le spectacle définitivement.»
Autobiographique sera donc ce one-man-show, à l’image de la websérie Bref et de son personnage de trentenaire angoissé. Mais Kyan a forcément changé depuis la fin des courtes capsules web qui ont cartonné dans toute la francophonie. Qui est donc celui qui se présente aujourd’hui sur scène? lui demande-t-on, inquisiteur. «Il y a évidemment des similitudes avec l’univers de Bref, répond-il. J’ai autour de moi la même équipe d’auteurs et je puise comme dans Bref dans un matériau authentiquement autobiographique. J’essaie de faire en sorte qu’il y ait le moins de décalage possible entre ce que je suis et ce que je dis. Mais les angoisses ne sont plus les mêmes, évidemment, et les personnages évoqués ont un peu changé.»
On n’en saura pas beaucoup plus.
S’il parle de personnages et de récit, c’est parce que Kyan Khojandi, à la télé comme sur scène, est adepte d’un humour narratif qui raconte des histoires. À ses débuts, il a fait dans le stand-up à l’américaine, une blague à la minute, se souciant surtout d’efficacité comique. Finie, cette époque: il aime maintenant entraîner le spectateur dans une série de chroniques de la vie qui suit son cours. Avec rythme et panache, il va sans dire.
Il continue néanmoins de citer les grands maîtres américains que sont Louis CK et Dave Chapelle au panthéon de ses influences, où il réserve aussi une place importante à Aziz Ansari. Joli panorama humoristique.
Du 15 au 26 juillet à l’Espace Zoofest (1564, rue Saint-Denis). Relâche les 20 et 21 juillet.