Flip FabriQue / Crépuscule : Le retour (inespéré) d'un cirque à l'Agora
Scène

Flip FabriQue / Crépuscule : Le retour (inespéré) d’un cirque à l’Agora

On ne l’attendait plus, on croyait que les coffres labeaumiens étaient vides pour les grands événements gratos estivaux – à l’exception d’Où tu vas – depuis l’arrêt du Moulin à images et la fin d’un contrat octroyé au Cirque du Soleil. Or, l’administration municipale ne fait pas que démolir des oeuvres dans le Vieux-Port ces semaines-ci. Elle en crée aussi. 

C’est à Flip FabriQue que revient le prestigieux mandat de succéder aux Chemins invisibles (fermés en 2012) pour divertir les locaux comme les touristes. La troupe d’ici, récemment invitée pour une résidence de six mois au théâtre Chamäleon de Berlin, crée pour l’occasion un spectacle exclusif à Québec. Et à haut déploiement, s’il vous plait!

À notre arrivée sur le site – ou la prise de photos était proscrite, dommage – des hommes s’affairent à débarquer 11 grosses boîtes d’un camion de livraison. Une cargaison de 20 000 balles de caoutchouc « comme aux Galeries de la Capitale » sur un total éventuel de 71 000. Ça donne une bonne idée du budget et des efforts déployés sur le décor imaginé par le metteur en scène Olivier Normand en collégialité avec les 21 artistes.

Notre entrevue in situ nous a aussi permis de voir des balançoires (pour pros seulement), une glissade, des cabanes de bois hautes perchées et des maisons de toile soufflées par le vent qui se déploient pendant le spectacle. « C’est comme des espèces de tentes de couvertes que tu pouvais faire chez vous quand t’étais petit « , explique Olivier.

 

Des jeux d’enfants

Crépuscule, le titre du spectacle, évoque cet instant suspend de quelques secondes à peine avant la tombée de la nuit. C’est aussi à ce moment-là que les représentations démarrent.

Enrobés dans des éclairages orange et noir, les acrobates entrent en scène en jouant à la tag. Un résidu de la première semaine de création, « Au début, on a juste joué à la tag et à la statue pour essayer de trouver une dynamique. »

Olivier Normand, qui a aussi présenté une pièce sur sa défunte grand-maman (St-Agapit 1920) cet hiver à Premier Acte, joue une fois de plus avec la nostalgie. Sa marque de commerce. Même les accessoires en sont imprégnés. « Y’a une couronne dans le spectacle que les personnes se volent. L’idée, c’est d’évoquer les souvenirs comme la fois où j’ai gagné un tournoi de volleyball en troisième année même si j’étais pas super bon en sports. Cette fois-là, j’étais vraiment le roi! »

 

De peur et de mélancolie

Interrogé sur son métier atypique et ses airs de superhéros sur scène, l’artiste circassien et DG de Flip FabriQue Bruno Gagnon détruit un mythe en une citation-choc. « Le vertige est là à toutes les fois, c’est normal. Ça le prend parce qu’on serait pas aussi attentifs aux dangers et aussi alertes. […] C’est pas instinctif pour l’humain de se tirer en bas d’un toit. Il faut faire taire cet instinct-là pour sauter quand même. »

Ses numéros, dont l’ultime finale de trampo mur à 31 pieds du sol, seront mis en musique par le percussionniste Steve Hamel (Varekai, Cirque du Soleil) et le mélancolique Uberko. Une façon poétique de souligner la fragilité des 19 artistes et athlètes qui risquent leur vie à chaque représentation.

 

 

Du 21 juillet au 6 septembre à la tombée du jour
(Du mardi au dimanche)
L’Agora du Vieux-Port de Québec