Zone Homa / Matthieu Girard / Fantásma : L'homme qui voulait faire une tour
Scène

Zone Homa / Matthieu Girard / Fantásma : L’homme qui voulait faire une tour

Jeune homme à l’humour décalé et à l’imaginaire fertile, Matthieu Girard amène à Zone Homa un spectacle musical qu’il a créé cet hiver dans son Acadie natale. Fantásma fait apparaître les fantômes d’une ville en déroute.

Avec sa copine Tanya Brideau, Matthieu Girard fera vivre pas moins de 10 personnages sur la scène de la Maison de la culture Maisonneuve, dans ce spectacle qui aligne chansons loufoques et conte fantastique, à la bonne franquette. «Si je résume, dit-il, c’est l’histoire d’un gars, Ti-Guy Gauvin, qui veut faire une tour, et d’un autre gars qui veut faire un trou.»

Y a pas à dire, Girard a le sens de la synthèse. Son conte pour adultes, pourtant, est un peu plus compliqué que cela. Sur un ton léger et fantaisiste, sa pièce agite quelques enjeux écologiques. «Je suis préoccupé par l’exploitation pétrolière qui gagne le Québec et certains territoires de mon Nouveau-Brunswick natal, même si ce spectacle est loin d’être militant et n’évoque même pas directement cet enjeu. J’oppose le personnage qui veut creuser un trou et exploiter le sol à l’architecte ambitieux qui veut construire un bel objet en hauteur pour que la ville existe et soit visible. La métaphore est plutôt claire. Je vous laisse deviner qui va gagner.»

En plusieurs chapitres et autant de chansons, Fantásma fait surtout exister une ville fantôme et sa multitude d’habitants colorés: des mangeurs de ouaouaron, un maire libidineux, une dame atteinte de la maladie de la «monoparentalite», des monstres au chômage et des chameaux sans bosses. «Le conte nous a semblé être la meilleure manière de faire exister tout ce beau monde. Je ne suis pas nécessairement un adepte du conte dans sa forme traditionnelle, du moins je ne m’y connais pas beaucoup, mais j’aime la narrativité, la manière très directe et très imagée que chérissent les bons vieux conteurs. On s’approprie ça à notre manière. On brosse des textures rurales par les mots, en espérant atteindre l’universel.»

Comme comédien, on a vu Matthieu Girard dans de nombreuses mises en scène d’Éric Jean (ChambresS’embrasentEmovere et En découdre). Il est aussi auteur-compositeur-interprète à ses heures et, comme Tanya Brideau qui le suit dans ses folies, il a fait un peu de comédie musicale. Elle, dans Hairspray, mis en scène par Denise Filiatrault (notamment). Elle et lui, dans les rôles de Jeanne Lanteigne et de Tit-Œil dans la comédie musicale Louis Mailloux, version 2010, à Caraquet.

Mais dans Fantásma, c’est l’imaginaire foutraque de Matthieu qui s’anime. «C’est un show popcorn, drôle et léger, même si je pense qu’il est un peu intelligent. Dans le fond, j’essaie tout simplement de faire comme Wes Anderson, qui manipule les codes de l’enfance pour les transférer dans le monde adulte.»

Le 25 juillet à 20h à la Maison de la culture Maisonneuve

Dans le cadre de Zone Homa