Atlas: 100 Montréalais sur scène pour un dialogue chorégraphique
Scène

Atlas: 100 Montréalais sur scène pour un dialogue chorégraphique

Dans Atlas Montréal, les créateurs portugais Ana Borralho & João Galante invitent 100 Montréalais sur scène dans un spectacle citoyen et performatif qui explore le vivre-ensemble montréalais. Entrevue avec leur comparse Andrea Sozzi.

Ils le font dans plusieurs villes du monde et, chaque fois, auscultent des thèmes différents: crise européenne, immigration, laïcité, urbanisme. À l’intérieur d’une structure chorégraphique précise, laquelle orchestre la présence des corps de manière picturale, tous les champs de réflexion sur le vivre-ensemble sont possibles. Ana Borralho et João Galante sont performeurs et inventent depuis des années des formes théâtrales interactives. Atlas est leur projet le plus imposant, avec sa centaine de participants dans chaque ville. C’est le festival Escales Improbables qui nous l’amène à Montréal.

Pas sans rappeler le projet 100% du Suisse Stefan Kaegi, mais adoptant une approche résolument plus chorégraphique (et moins statistique), Atlas détourne une comptine pour enfants en y greffant les titres des professions des participants. « Si un éléphant dérange beaucoup de gens, deux éléphants en dérangent encore plus ». Voilà la phrase que le spectacle fait passer de bouche en bouche en la soumettant à différentes variations, s’en servant comme prétexte à un déploiement de paroles et de choralité.

«Le matériau de base du spectacle, dit Andrea Sozzi, c’est ce que les gens y mettent, ce qu’ils ont envie de partager, de dire. Chacun est invité à décliner son métier, avant d’ajouter un commentaire, une indignation, une idée, ou même une performance: musique, magie, jonglerie. Tout est permis. On crée ainsi un portrait éclaté de la ville, de ses habitants et des enjeux qui les préoccupent.»

«Le recrutement n’est pas une mince tâche», confie Andrea Sozzi. Mais les créateurs sont bien sûr soucieux de représenter la diversité urbaine, invitant sur scène jeunes, vieux, représentants de professions libérales et sans-abris, locuteurs de différentes langues et citoyens d’origines diverses. À Montréal, la question linguistique sera peut-être au centre des débats, ou alors les épineux enjeux de laïcité de l’espace public. Les répétitions ont lieu en quelques jours seulement: Atlas s’arme aussi de spontanéité.

«Il s’agit de retrouver le sens de la communauté, à travers un espace d’expression libre. Dans des sociétés métissées et éclatées comme les nôtres, le besoin d’inventer des nouvelles possibilités de dialogue est criant.»

Le 11 septembre à 19h et le 12 septembre à 15h à la Maison de la culture Frontenac